Le Parfum de la dame en noir par Alligator

Je suppose que cette suite du "mystère de la chambre jaune" a été tournée aussitôt après, si ce n'est en même temps ? Quoiqu'il en soit, les deux productions affichent leur identité commune bien au delà de la distribution.

Il émane de ce second film une atmosphère grisante, comme pour le premier film sur certaines scènes. La réalisation de Marcel L'Herbier, quand il filme les intérieurs, est toujours aussi empreinte d'une poésie du mystère. Les décors grandioses, encore un peu art nouveau, aussi liés à l'imagerie méditerranéenne, les jeux d'ombre également, tout cette apparat crée une ambiance vaporeuse que les voiles agités par le vent marin ou le passage furtif d'une silhouette viennent accentuer. Ici c'est la grande lumière maritime et l'architecture méditerranéennes qui ont pris le relais du château froid et sombre de la région parisienne du premier film.

Les hommes bronzent le jour et chassent le meurtrier au clair de lune la nuit. L'Herbier, grâce à des décors toujours aussi imposants, assoit sa mise en scène de façon encore plus spectaculaire. Il fait gambader un Roland Toutain plus grave, moins gamin, ce qui est en droite ligne de l'évolution de Rouletabille dans le roman original de Gaston Leroux. A ce propos, cette adaptation me semble plus proche du roman initial. Mais Marcel L'Herbier ajoute du spectaculaire au spectacle de l'intrigue. Les plans où Roland Toutain s'amuse avec le vide ou bien les séquences en voiture où L'Herbier filme littéralement la vitesse pour subjuguer son public sont des scènes qui ont dû époustoufler à l'époque. Aujourd'hui encore, elles gardent une certaine allure.

Les comédiens sont peut-être un peu plus sérieux. Huguette Duflos garde encore la pose mélodramatique, mais même Léon Belières fait moins le clown ou disons que le montage ne s'y appesantît pas autant que dans le premier film.

Résumons ainsi : je préfère ce second film, plus véloce, plus frais, plus aéré et mystérieux, moins comique.

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