Au terme d’une carrière humoristique exceptionnelle, les Inconnus connurent en 1995 le succès cinématographique tant mérité que fut Les Trois Frères, comédie culte du cinéma français.
Deux ans plus tard, deux des trois Inconnus, à savoir Didier Bourdon et Bernard Campan, reviennent pour un second long-métrage : LE PARI. Suite à un différend avec Paul Lederman, l’ancien producteur des Inconnus, celui-ci leur interdit par contrat de se produire tous les trois ensemble, ce qui explique ici l’absence de Pascal Légitimus.
Le film aborde le sujet du sevrage tabagique volontaire. Didier Bourdon et Bernard Campan incarnent deux beaux-frères qui se détestent. L’un est un riche pharmacien dans le 19e, l’autre un modeste professeur en banlieue défavorisée. Leurs compagnes sont sœurs, et c’est au cours d’un repas de famille un dimanche après-midi que va naître ce PARI entre ces deux fumeurs invétérés : arrêter de fumer.
Le sujet est traité avec beaucoup d’humour et d’imagination mêlés à un certain réalisme amplifié. L’irritabilité, la prise de poids, les automatismes qui ressurgissent, l’obsession de plus en plus forte face au manque... en résumé des conséquences qu’on peut facilement imaginer chez des gros fumeurs qui décident soudainement d’arrêter. Sauf que ces conséquences sont volontairement amplifiées, pour donner de la consistance aux gags et à l’intrigue. Un choix scénaristique qui se révèle positif.
Voir nos deux beaux-frères disjoncter de plus en plus est vraiment jouissif tant les gags sont drôles. La scène dans la pharmacie où Bourdon écoute avec impatience la vieille dame lui raconter ses problèmes intestinaux avant de lui remettre des préservatifs me plie encore en 4 chaque fois que je la regarde.
En plein pétage de plombs, nos deux personnages vont se tourner vers l’extérieur pour continuer leur combat, avec le fameux CLUB ANTI-TABAC. Dirigé par un certain Philippe Chevalier et porté par son « héros » Régis Laspales, ce club est la grande création du film, nous gratifiant de séquences mémorables : les diapos « bien » ou « pas bien », les exercices à 2 « voulez-vous une cigarette ? », les séances de coaching verbal, les séances punching-cigarettes et la fameuse devise : LE TABAC C’EST TABOU, ON EN VIENDRA TOUS À BOUT !
Dans la continuité, la séquence du Centre de thalassothérapie apporte elle aussi de bonnes scènes où l’on rigole volontiers, confrontant nos personnages à un régime draconien qu’il est compliqué de ne pas enfreindre...
La conclusion à la campagne est peut-être trop rapide dans la mesure où elle n’apporte pas suffisamment d’éléments au dénouement, se contentant d’immortaliser ce combat qui demeure toujours aussi tenace...
Pour conclure, même s’il reste loin des Trois frères, Le Pari demeure très abouti dans ses gags comme dans sa mise en scène. On rigole fréquemment au gré de séquences souvent hilarantes.
A voir et revoir SANS MODÉRATION.