Sur plus de deux heures, To Be Number One s’inscrit dans la droite lignée des films de gangsters sauce Scarface (1983) de Brian De Palma. D’ailleurs, le film de Poon Man-Kit emprunte beaucoup au remake états-uniens de Howard Hawks dans cette façon de dépeindre l’ascension criminelle. Ainsi que ce portrait d’un homme avide de pouvoir et prêt à tout pour arriver à ses fins. A ce propos, il est intéressant de voir que Ho n’est jamais rassasié par l’argent et lorsqu’il pourrait prendre sa retraite dorée (poussés par sa femme et ses proches lieutenants), il préfère l’avarice du pouvoir que lui confère son statut. Une avarice où il trouvera, comme on peut s’en douter sa perte. En cela, To Be Number One développe un récit habituel. Dans ce qu’il a à offrir, il se révèle sans surprise. On y retrouve les évènements attenants à toute histoire mafieuse avec ses luttes de pouvoirs, ses rivalités, ses règlements de compte et autre attitudes relationnelles (loyauté/trahison). Et à l’image d’un déroulement conventionnel qui ne surprend jamais, même avec sa multitude de rebondissements il manque une véritable emprunte qui donnerait corps à l’ensemble.


Poon Man-Kit survole son propos qui a tout de même la bonne idée de réaliser un parallèle entre ce portrait de malfrat avec les évènements touchants de près ou de loin Hong Kong. En somme, lorsque la petite rencontre la grande histoire. L’auteur ne parvient jamais à relever son récit et à donner une dimension à l’ensemble. Il se perd dans la narration et se focalise sur des scènes ou des personnages qui l’alourdissent. L’exemple Amy Yip Ji-Mei est le plus révélateur. On s’attarde le plus souvent sur sa poitrine (généreuse) aux dépends de la structure narrative. Tout ceci reste malheureusement plat (avec les formes d’Amy). Même avec cette production qui se donne les moyens de voir les choses en grands et ainsi offrir une reconstitution d’époque réussie. Du coup, on pourrait également souligner les personnages peu approfondis. En parlant de personnage, quant est-il de l’interprétation de Ray Lui ? Sa prestation se révèle grossière avec ce visage constamment menaçant. A côté, lors de certaines scènes fugaces, il parvient à avoir ce petit quelque chose qui le rend marquant. Au final, il expose une interprétation mi-figue mi-raisin.


To Be Number One traite cette histoire de réussite mafieuse trop classiquement. On regrette que le film ne recherche pas plus à développer la complexité de son personnage principal et d’offrir un récit un peu plus biographique. Il n’en reste pas moins que ce film, longtemps considéré comme le métrage hongkongais le plus long par sa durée reste appréciable pour qui aime les films de gangsters.


(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2015/03/09/to-be-number-one-1991-poon-man-kit-avis-review/)

IllitchD
5
Écrit par

Créée

le 22 mai 2015

Critique lue 885 fois

2 j'aime

IllitchD

Écrit par

Critique lue 885 fois

2

D'autres avis sur Le Parrain de Hong Kong

Le Parrain de Hong Kong
IllitchD
5

gangsta true story

Sur plus de deux heures, To Be Number One s’inscrit dans la droite lignée des films de gangsters sauce Scarface (1983) de Brian De Palma. D’ailleurs, le film de Poon Man-Kit emprunte beaucoup au...

le 22 mai 2015

2 j'aime

Du même critique

L'Enfer des armes
IllitchD
8

Director’s cut

Disparu. L’Enfer des armes de Tsui Hark est une œuvre mythique à elle toute seule. Troisième et dernier film de Tsui Hark de sa période dite « en colère », l’original est interdit par le comité de...

le 31 janv. 2013

32 j'aime

2

The Murderer
IllitchD
6

Critique de The Murderer par IllitchD

The Murderer commence dans le Yanji, ce début de film est d’un aspect quasi documentaire, Na Hong-jin nous montre une région aux immeubles vétustes et sinistres. Il y a une misère palpable qui...

le 11 févr. 2013

31 j'aime

2

A Bittersweet Life
IllitchD
5

Critique de A Bittersweet Life par IllitchD

Kim Jee-woon réalise une pépite de style. La réalisation a du style comme son personnage principal (Lee Byung-hun). Tout y est stylé, les plans, les costumes taillés, la belle gueule du héro...

le 28 mai 2013

31 j'aime