Voici un film étrange qui m'a beaucoup surpris ! Un film comme on n'en voit peu, un brin scandaleux, énigmatique...
Commençons par les choses qui fâchent !
Quel titre, mais alors quel titre stupide !... Qui sent bon les surprise-party ados des sixties...
Et puis, des films dans des prisons, on a en a vus tellement ! Et surtout lorsque des détenus préparent la belle ! Plus vraiment attirants à la longue... Sauf peut-être dans le comte de Monte Cristo ?...
Hélas aussi : quelle purge que cet accent canadien : je n'ai pas compris le tiers des conversations, au point qu'on souhaiterait une version française, ou à la limite sous-titrée... Ce qui lui coûte une étoile dans ma notation...
Et quelle histoire bizarre, bien dans le ton glacial des films dont les producteurs refusaient le financement au québécois : Pierre Falardeau -(Montréal :1946-2009) un personnage haut en couleur et révolutionnaire !
Un militant indépendantiste de longue date, voué corps et âme à la liberté de l'homme et des peuples, mais aussi prof de cinéma, écrivain, acteur, anthropologue, artiste vidéo, scénariste, réalisateur... Et quand il a créé ce film, il traversait alors un moment de dépression car les producteurs lui avaient refusé le financement de celui d'"Octobre"...
Il ne voulait donc pas concevoir un film sur la prison mais sur la liberté ! Et où on l'apprécie d'autant que justement là où on l'a perdue ?
Ce film devait d'ailleurs s'appeler "La liberté n'est pas une marque de yogourt" mais un autre titre avait aussi été proposé : "Le cœur est un oiseau"
Le récit tout entier repose non pas sur la vie carcérale : on a bien sûr des plans sur ce qui s'y déroulait dans les années quatre-vingt dix (nonantes) mais essentiellement sur un évènement qui s'y déroule rituellement chaque année : un spectacle de music-hall avec spectacles de strip-tease, d'humoristes, de chanteurs... dont les feux de la rampe ne veulent plus trop !
Pierre Falardeau mine de rien, réussit à nous présenter une comédie musicale en soldes, sans que le film n'en est l'air !
De l'air ? Justement : le spectacle apporte un peu d'oxygène à tous ces incarcérés, parfois à vie ! Ce film regorge de petites histoires dans la grande : un des prisonniers joue les transformistes pour se faire belle et tente la belle, malgré le chef gardien qui patrouille dans les loges ... Va-t-il le (la) reconnaître ? Va-t-il jouer la fille de l'air en douce ?
A tous ces détenus privés de femmes, va-t-on oser exhiber de divines déesses entièrement nues et au sexe provocateur tendu vers eux ?
Falardeau a osé et l'effeuillage intégral de Charlotte Laurier, 23 ans à l'époque, est un grand moment de cinéma : la centaine de taulards ne va-t-elle pas se ruer sur elle et la violer?
Bien que des gardiens armés veillent au grain, la tentation ne va-t-elle pas être trop forte ?
En tout cas, j'ai rarement vu une comédienne au corps aussi parfait, laisser onduler son corps avec autant d'érotisme, de sensualité, et pour tout dire.... de beauté provocatrice....
Un des plus beaux strips intégraux que j'ai découvert, et pourtant sans vulgarité aucune...
Comme une ballerine...
Falardeau n'a pas dû s'ennuyer !
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TV 5 Monde le 16.12.2024-