Le talent de Barakat, c'est vraiment de faire débuter son histoire assez légèrement, puis au fur et à mesure de l'avancé de l'intrigue, le film prend d'une ampleur, mais quelle ampleur !
Une réflexion terrible sur la condition de travail, la position de la femme dans la société rurale égyptienne, mais surtout le poids du péché. Tout ça représenté par le personnage de Faten Hamama (décès cette année d'ailleurs...), qui est bouleversante. On sent tous les problèmes sur ses épaules, que l'on suit du mariage heureux, jusqu'à la fin. En fait Hamama représente le juste, qui ne demande rien, qui ne dit rien, mais qui subit, pourquoi ? Parce que le vice adore corrompre ce qui est bon, et c'est grâce à ce postulat que le film touche autant.
Il faut dire aussi que Barakat filme de manière authentique et forte ces campagnes égyptiennes, sans tomber dans la caricature grasse ou lourde, tout ça se fait magnifiquement, avec de sublimes plans, plein d'audace et d'ingéniosité.
Bref, Barakat est vraiment un auteur important du cinéma égyptien, et mon visionnage du Péché me le confirme bien.