Le Petit Monde de Charlotte par Gérard Rocher La Fête de l'Art
Regardez ce charmant petit cochon, c'est Wilbur et sa petite amie, l'araignée, Charlotte. Wilburt aurait dû terminer sa vie dans les assiettes des convives d'un repas de Noël. Il est vrai que notre animal revient de loin. Étant l'avorton d'une portée et ne pouvant être nourri par la truie, son maître s'avançait déjà la hache à la main. Ferm, la fille du fermier prend alors en pitié cette petite bête toute fragile et décide coûte que coûte de l'élever. L'animal ayant grandi, sa place est toute trouvée dans la basse-cour. Mais, dans sa naïveté, le pauvre petit cochon ignore le sort qui lui sera réservé et ne se doute pas que les jours lui sont comptés. Mais l'araignée Charlotte, une sacrée tisseuse, veillera sur le destin de Wilbur et par ses dons artistiques tentera, avec l'aide des autres animaux de la ferme, de tirer son ami Wilbur de ce mauvais pas. La petite araignée va alors tisser des toiles aussi sublimes que surprenantes grâce auxquelles le destin de Wilbur changera à la plus grande joie de Ferm, sa jeune maîtresse.
Nous voici en présence d'un charmant petit film que nous livre Gary Winick dégageant plein de tendresse et d émotion . Déjà, il y a ce petit cochon naïf et pouponné par sa jeune maîtresse, cachant même la bestiole pour l'emmener en classe. Et puis il y a ces adieux déchirants, car Wilbur est devenu trop dodu et c'est à la basse-cour voisine qu'il doit séjourner. Les copains sont d'abord moqueurs mais la petite araignée Charlotte, qui fait même peur aux vaches et aux chevaux, va alors devenir l'amie fidèle qui veillera jour et nuit sur Wilbur afin de lui éviter d'être transformé en mets de réveillon de Noël. En effet, la légende veut que les cochons ne voient jamais la neige de Noël. Charlotte va alors fédérer les compagnons de l'étable afin de trouver une stratégie pour retarder l'instant fatal. L'imagination et le talent de tisseuse de celle-ci ne va pas tarder à faire son effet et ce petit animal qui faisait tant peur va arriver à s'attirer la sympathie de tous. Durant la fête du village, il faut absolument que Wilbur remporte le prix du plus beau cochon et pour en arriver là, rien n'est joué. Mais là encore, la petite Charlotte qui attend des bébés sera là au bon moment pour dénouer une situation bien compromise. Ainsi les animaux auront résistés à la volonté des hommes en se montrant plus humains et plus rusés qu'eux.
C'est vrai que ce film peut faire penser à "Babe", mais il est certain qu'un cochon peut être un animal très médiatique, la preuve... La particularité de cette oeuvre est surtout, grâce à de très belles prises de vues, de nous rendre des animaux paraissant d'habitude antipathiques, tout à coup, presque beaux et vraiment touchants. C'est ici le cas de cette araignée qui apparaît si belle grâce à son humanité, sa tendresse et son intelligence. Même le rat, roublard et égocentrique, finit par se révéler attachant en contribuant à sauver Wilbur. De plus, beaucoup de choses sont à apprendre sur la vie et les coutumes des animaux que l'on nous présente, car ceux-ci s'expriment par des dialogues parsemés de quelques allusions souvent judicieuses. L'interprétation de ces braves animaux éclipse largement celle des acteurs de ce film au jeu bien conventionnel et sans grand intérêt.
En tous cas, voilà un film sympa, très policé et à la morale implacable qui ne manque toutefois pas d'intérêt. Charlotte, Wilbur et leurs copains et copines peuvent donner un but de sortie du mercredi, car si les petits peuvent être captivés, les grands que nous sommes se laisseront certainement, eux aussi, prendre au jeu.