Que vous ayez ou non lu le chef-d'oeuvre de Saint Exupéry, vous pourrez sans mal vous émerveiller devant le Petit Prince de Mark Osborne.
Par où commencer... Une bande originale travaillée, pertinente, douce et pleine de couleur, sur laquelle s'enchaînent des séquences animées de différents styles pour un rendu bluffant en accord avec son temps.
Si avec regret je n'ai pu retrouver certains personnages pourtant essentiels comme l'ivrogne, le vendeur de pastilles à étancher la soif ou encore l'allumeur de réverbère (ainsi que la célèbre insulte "Champignon !" que le petit prince lance au businessman) qui n'auraient pas pris plus de 15 minutes à mettre en scène, il faut avouer que la réalisation a mis un point d'honneur à présenter, développer voir décortiquer les différents acteurs des péripéties du petit prince.
Les plus littéraires d'entre vous se sentiront peut-être maternés tant le scénario vise, plus que mettre en scène, à expliquer le sens réel des images et des métaphores de l'auteur mais ce choix a le mérite de rendre ce long métrage accessible et clair.
Cependant, et c'est en ce sens que ce film d'animation sublime une histoire déjà si complète, la grande réussite de l'oeuvre est due au parallèle avec une tout autre fiction qui nous invite à suivre la vie méticuleusement programmé d'une jeune fille destinée à devenir adulte.
La morale n'est pas nouvelle certes, mais elle est présentée sous un angle presque effrayant tant la caricature semble n'être que le triste reflet d'une réalité quotidienne étouffante, terne, polluée, laissant le goût amer de la fatalité.
Rassurez-vous, le tableau n'est pas lugubre et accusateur. Il porte plutôt un message humain, vrai, sur un ton mélodieux et coloré.
Pour tous les âges, pour tous les profils. Avion, renard et baobab, c'est l'histoire de la vie.
"On ne voit bien qu'avec le cœur, l’essentiel est invisible pour les yeux."