Pas mal. Je m'attendais à un film du genre "Journey to the Center of the Earth" comme il y en a eu des tas dans les années 50 et 60. En fait, c'est un peu différent.


La première heure du film est quasi un huis-clos sur un bateau, où les personnages prennent beaucoup d'importance. Les rapports sont conflictuels, les personnages évoluent tous (ou meurent). C'est traité avec jusqu'au-boutisme, j'ai été très étonné par la tournure qu'ont prise certaines confrontations. La dernière demie-heure est par contre moins intéressante alors que c'est là qu'on touche au sujet initialement appâtant. La raison de cette déception, c'est que cette partie est traitée trop superficiellement ; c'est normal, il ne reste plus beaucoup de temps, il faut finir le film. Le scénario devient donc décousu et les incohérences gênantes émergent. C'est dommage parce qu'en soi ce lieu est chouette et propice à une belle aventure. Mais il n'en ressort pas grand chose, narrativement, à part un peu de rêve (c'est déjà ça, me direz-vous).


Visuellement, ça a un peu mal vieilli. Et pourtant c'est pas si mal ! La caméra nerveuse filme plutôt bien les querelles entre personnages. Le découpage et le montage sont dynamiques. Les décors bien foutus (on ne se perd pas dans ce bateau, l'auteur ne se limite qu'à quelques pièces reconnaissables) et permet quelques très jolis plans (lorsque le bateau est coincé dans ces lianes, il y a comme une ambiance apocalyptique magnifique). Les acteurs sont bons, on ressent bien leur enthousiasme ; j'étais déjà content de voir que les deux héroïnes, Hildegard Knef et Suzanna Leigh, étaient plutôt jolies, mais bon sang, lorsque Dana Gillespie débarque (ou plutôt embarque) le niveau d'excitation monte d'un coup (faut dire qu'elle a un énorme décolleté pour une poitrine très généreuse). En fait, c'est surtout au niveau des effets spéciaux que ça a mal vieilli : les monstres, pourtant bien trouvés, sont vraiment cheap. Pas le pire costume, mais quand même un costume (porté par plusieurs personnes vu la taille) ; le pire, c'est lorsque ces créatures doivent marcher, on voit bien que ce ne sont pas leurs pattes qui leur permettent d'avancer, mais bien des roulettes...


Je lis, sur IMDb, que le producteur Michael Carreras a pris le poste de réalisateur après avoir viré Leslie Norman ; lorsque Michael a dépassé le budget ainsi que les deadlines, son père, qui dirigeait la Hammer (pratique quand on veut travailler dans le cinéma) a bouclé le tournage. Cela pourrait expliquer le fait que la dernière partie du film soit si expéditive, que le traitement manque d'approfondissement.


Bref, y a vraiment de bonnes idées et une ambiance mémorable ; c'est juste que sur la fin ça devient n'importe quoi au niveau du scénario. Dommage. J'espère que quelqu'un aura la bonne idée d'en faire un remake.

Fatpooper
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le 23 avr. 2015

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