Robyn, anáil an nádúir

Titre Irlandais (Robyn et le souffle de la nature, ou Breath of the Wild si vous n'avez pas compris la référence)

Hier, J’ai entendu un appel,
Protégé du froid, prisonnier dans une maison, j’ai décidé de me laisser emporter par le rêve, loin de la belle civilisation étroite et mal odorante parisienne. Un temps d’assoupissement dans cette horloge cacophonique qui me domine, me voilà assoupi, tombé dans les bras de la Moore fée. Pour me réveiller, m’éveiller dans ce monde onirique, où chaque instant dans la sylve pourrait être représenté dans une broderie celtique, qu’on admire de nos jours sans trop savoir pourquoi, comme aspiré par les frondaison lors-qu’enfant nous gravissions les arbres. Pendant cet assoupissement j’ai retrouvé les forêts de mon enfance, celles où jadis les seuls murs qui se dressaient devant nous étaient ceux qu’on n’osait pas ascensionner, celles où les seules senteurs émanant à nos narine étaient celles des branchages après un orage, celles où le seul bruit, autre que les oisillons attendant leur mère, était celui de nos pensées qui ici seulement essayaient de se remettre en ordre. Le Peuple Loup ne m’a pas ramené un souvenir nostalgique mais un souvenir frais, d’une rosée invitant à l’excursion d’un monde changeant au gré des saisons et des branchages.

La veille au soir, j’ai compris cet appel
Le monde n’est en ordre que dans un désordre perpétuel, à la fois immense et fragile. L’ordre est imparfait, il met certaines personnes de coté, les soumet, il empêche les petites guerrières à étancher leur soif d’aventure, les entachant de corvées ménagères. L’ordre est impossible, il oblige à croire en des histoires à dormir début, traitant de païens tout le réel qui le dépasse. L’ordre n’est qu’une illusion, car tout ce que nature fait est à sa place, et n’a pas lieu de bouger. Il faut se battre pour le désordre, Tomm tu ne me le répéteras pas deux fois, chasser l’anglais est dans notre nature depuis plusieurs années déjà. Mais sortir les armes ne suffit pas, ne dit on pas que celui est en guerre est en guerre avec soi ? Alors il faut sortir, se promener, escalader, contempler, pour retrouver le désordre, car il est le seul réel. J’ai compris Tom, la forêt brûle, il n’y a pas métaphore plus évocatrice, surtout que la pluie ne viendra pas toujours nous épauler. Nous sommes tous du peuple loup, la stupidité de la recherche de l’ordre nous a juste dévié de cet enseignement, un coup de crocs était en effet nécessaire. Cet appel est en effet un rappel, un de ceux que l’on aurait pas du oublier, un de ceux qu’on ne doit pas ignorer

Une fois la nuit passée, je répondrai à ton message
Oui, demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, je partirai. Tomm, j’ai compris, je sais que tu m’attends. J’irai par la forêt, j’irai par la montagne. Je parcourrais la terre, guidé par l’odeur, ton odeur, cette odeur de mes rêves. Je n’oublierai l’enfant-loup que j’étais, ni l’homme que je dois devenir, car elle est là la clef d’un avenir heureux. Je ne sais pas ce qu’est la perfection, sinon qu’elle a plusieurs facettes, plus jeune, j’ai du reconnaître l’une d’entre elles dans le vieil homme qu’est Miyazaki, ainsi que dans Byron Howard et Hiroyuki Imaishi, je la vois à présent également chez Tom Moore, tant il repousse chaque jour un peu plus les attentes, les limites du possible, tant il nous rappelle, un peu plus chaque jour, nos histoires du passé que l’on aurait pas du oublier.

Vois-tu Tomm, aujourd’hui je suis descendu de mon petit chez moi parisien, quelque part, près de la Loire. A un moment, un peu perdu à force de quitter les chemins, un peu déconcentré à force de m’émerveiller devant toute la vie qui suit son cours, un peu fatigué à force de marcher du matin jusqu’au crépuscule, à ce moment où j’essayais de retrouver mon chemin, sans trop de réussite, je compris tout. Pour la première fois j’ai entendu un loup hurlé, pour la première fois j’ai entendu la forêt, pour la première fois, je me suis entendu respirer.