Le Phare du bout du monde (The Light at the Edge of the World) est un film d'aventure Italo-espagnol et Américain réalisé par Kevin Billington, écrit par Tom Rowe, d'après le roman de Jules Verne produit par Ilya Salkind et Kirk Douglas (Bryna) sur une musique composée par Piero Piccioni et une très belle photographie de Henri Decaë... Une production Européenne qui met en scéne un ancien chercheur d'or Américain William Denton (joué par Kirk Douglas) qui travaille sous les ordres du Capitaine Moritz (joué par un très bon Fernando Rey) un veritable marin et avec le jeune Felipe (joué par Massimo Ranieri) comme gardien de phare au bout du monde... jusqu'au jour ou débarquent une horde sauvage de pirates sous les ordres du sanguinaire Kongre (joué par Yul Brynner) qui fait assassiner sauvagement Moritz et Felipe ainsi que le petit singe de ce dernier par ses sbires (parmi lesquels on trouve Aldo Sambrell qui joue le second Tarcante et Jean-Claude Drouot qui joue Virgilio un fou muet surement homosexuel)... tandis que le troisieme s'enfuit et assiste, impuissant, à la mise en place du terrible plan des pirates... les pillages des Bateaux échoués dont un est commandé par le Cpt Montefiore (joué par Renato Salvatori) qui va devenir pendant un temps le compagnon d'aventure du survivant... et avait pour passager la troublante Arebella (jouée par Samantha Eggar... dans un role très ambigu) qui une certaine ressemblance avec un ancien amour de William Denton... Le Phare du bout du monde est un film qui s'inscrit pleinement dans son époque, le début des années 1970, marqué par une représentation plus réaliste et crue de la violence graphique qui s'inscrit tout à fait dans une mouvance d'un cinéma qui plonge le spectateur dans un état de malaise durable.... ou les pirates ne sont pas les gentils gentlemen ou les sympathiques bouffons vus sur grand écran tels Errol Flynn, Robert Newton dans Barbe-Noire le pirate de Raoul Walsh ou plus récemment Johnny Depp dans la franchise Pirates des Caraïbes... ou le héros demeure passif pendant une bonne partie de l'action (il agit que sur la derniere demi heure)... Bien sur le long métrage aurait put être bien meilleur, si il avait été réalisé par un cinéaste comme Richard Fleischer (Vingt Mille Lieues sous les mers ou Les Vikings)... mais Le Phare du bout du monde, qui derrière le jeu du chat et de la souris (entre le survivant et les pirates), peut se lire comme une réflexion intéressante de la lutte du Bien contre le Mal... Un film sur l'absence de civilisation : le bout du monde est aussi le bout de la civilisation... Une zone de non-droit où ceux qui perturbent le business de la horde sauvage sont éliminés, au mépris de toute vie humaine... Une opposition sociale : Kongre est un homme très violent mais aussi une sorte d'esthète et d'aristocrate soucieux de régner sur son royaume... ou il surplombe l’apatride Denton et la fausse dame du monde Arebella qui n'est qu'une vulgaire dame de compagnie qui est prête a tout pour survivre... En dépit des outrages du temps et d'indéniables scories (dans sa violence sèche), Le Phare du bout du monde s'impose dans sa version intégrale comme un film singulier, difficilement oubliable, constamment audacieux et suicidaire sur le plan commercial... qui se démarque des actuels divertissements formatés... Donc a voir ou a revoir d'urgence pour le centième anniversaire du grand Kirk Douglas (Né le 9 décembre 1916) par exemple.