Sunset Pigeon

Il n'est jamais simple de concevoir une suite à un film culte, majeur et initiateur tel que le Pigeon, a fortiori une suite de suite, non pas 20 ans mais plus de 25 ans après. Les échecs sont si nombreux.

Nous sortons de prison, mi-80's après 7 années de détention, avec le tjs impecccable Mastroianni, qui ne reconnait plus sa ville, ni sa vie, ni son métier.

Il retrouve 2 de ses comparses initiaux et non des moindres, avec l'ineffable Pepe la panthère (Gassman avant & après un infarctus) et Ferribote, notre sicilien tjs accompagné de sa sister (c'est plus la Cardinale) mais le code, là, a aussi changé.

La (ré)insertion de nos trois comparses semblant tjs impossible, on les retrouve dans un voyage picaresque en combi Volkswagen dans une Yougoslavie post-Tito encore unifiée, dans une ènieme magouille avec enfants, petits-enfants et grand-mère accro aux sitcoms d'époque (coucou JR).

Je ne spoile pas plus, il faut absolument tenir jusque la fin, abrupte, qui tire le rideau tragiquement sur une époque révolue et un genre qui l'a si finement et si sarcastiquement observée du "Pigeon" (justement), au Pigeon "3".

Qu'aurait donné ce si riche materiau (et patrimoine) entre les mains d'un réa plus quali (pourquoi Monicelli n'a pas tourné lui-même ce film ?), nous ne le saurons jamais...

Je le conseille néanmoins aux fans du genre, "pour voir" avant de se replonger avec volupté et soin dans les étalons de la "Comédie Italienne" comme l'on dit, si possible chronologiquement, et recommencer, donc, avec le "Pigeon" dont les extraits en guise de flashbacks parcourent ce film avec un goût de cendres.