Pour mettre un terme à la tyrannie de Lord Durant, le sadique gouverneur de la Jamaïque, une jeune femme noble dépossédée de ses biens et dont le père a été jeté en prison convainc le pirate Ned Lynch de prendre la tête d'un soulèvement populaire.
Voilà un film de pirates pas vraiment passé à la postérité à en juger le nombre de notes sur ce site, et pas franchement apprécié par les quelques-uns qui l'ont vu... Et pourtant, Le Pirate des Caraïbes (rien à voir avec la surcotée franchise quasi-homonyme) est une belle réussite, pas loin de figurer parmi les meilleurs films du genre. Le long-métrage de James Goldstone a beau ne pas proposer un scénario plus original que les autres et y intégrer tous les codes du genre, il s'avère diablement efficace et jamais ennuyeux. L'inévitable romance est intelligemment reléguée au second plan, laissant la part belle aux scènes d'action nombreuses, lisibles et spectaculaires. Entre l'impressionnante interruption d'une pendaison en scène d'ouverture et le grandiose duel final à l'épée, presque aussi long que celui du Prisonnier de Zenda, course-poursuites, batailles rangées et acrobaties s'enchaînent pratiquement sans temps mort. Pour ne rien gâcher le casting est réussi : Robert Shaw impose sa présence physique et sa gouaille à l'écran, parfaitement secondé par James Earl Jones avec qui il forme un très attachant duo de flibustiers férus de beuveries, de bagarre et de... poésie ! Peter Boyle en gouverneur dégueulasse a tout à fait la tête de l'emploi, et Geneviève Bujold est, ma foi, charmante, notamment lorsqu'elle pique une tête dans les eaux diaphanes des tropiques en tenue d'Ève...
On peut déplorer certains dialogues voulus humoristiques qui tombent parfois à plat, et la musique qui ne colle pas toujours très bien à l'image, mais à part ces quelques menus reproches ce Swashbuckler constitue un spectacle vraiment agréable. Pour ne rien gâcher, les décors sont magnifiques, c'est pas du carton-pâte comme dans les films des années 40 et 50 ou des images de synthèse comme aujourd'hui, ça fait vraiment Jamaïque même si c'est filmé au Mexique. Bref, regardez-le !