Space Oldity
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Philadelphie, 1916.
Dans la famille Biddle, je demande le père (Fred MacMurray), un homme fortuné de Philadelphie, pour qui la boxe est un élément essentiel de l’éducation de ses enfants, qui ne poursuit d’autre but que de soutenir l’effort de guerre américain, et qui passe une bonne partie de son temps à veiller sur son élevage d’alligators.
Dans la famille Biddle, on peut aussi demander sa fille Cordelia (Lesley Ann Warren), qui, elle, veut quitter ce petit monde pour les beaux yeux d’Angie Duke (John Davidson), un jeune homme élevé au sein de la haute société new-yorkaise. Dès lors, tout échappe au père, qui ne veut guère voir sa fille s’éloigner du foyer familial.
Et dans la famille Biddle, pourquoi ne pas demander le majordome (Tommy Steele) ? Car c’est grâce à son regard et à ses idées affûtées que tout ce beau monde retombera sur ses pieds…
Autre grand réalisateur des studios Disney (après Robert Stevenson, bien sûr…), Norman Tokar surfe sur le succès des grandes comédies musicales hollywoodiennes des années 1950-1960, auxquelles les studios Disney ont grandement contribué (Mary Poppins, L’Eté magique, L’Apprentie sorcière), pour réaliser Le Plus heureux des milliardaires.
Fort de ses 2h50 de durée et à l’inverse de Mary Poppins, le film de Tokar n’est toutefois pas exempt de vraies longueurs… Il faut dire qu’il a par rapport au film de Stevenson la différence d’être inspiré d’une histoire vraie, ce qui enlève une bonne part de la magie qui caractérisaient les comédies musicales de Stevenson. Mais de fantaisie, Le Plus heureux des milliardaires n’est tout de même pas dénué, notamment à travers les excentricités de la famille Biddle (la boxe, les alligators…), bien exploitées dans le scénario, mais également à travers le personnage de Tommy Steele, qui joue un rôle de majordome bien sympathique, narrateur et deus ex machina à la fois. Enfin, les chansons composées pour l’occasion par les frères Sherman montrent que, s’ils semblent incapables de réitérer la parfaite alchimie qui animait Mary Poppins, ils n’ont rien perdu de leur génie musical. C’est d’ailleurs aux numéros musicaux que l’on doit les meilleurs moments du film, de l’apprentissage du tango par Cordelia à la bagarre du bar irlandais.
Enfin, l’émotion n’est pas en reste, grâce à la qualité de l’écriture des personnages, tous incroyablement vivants grâce au jeu parfait des acteurs, et notamment celui de Fred MacMurray, déchiré par l’amour qu’il porte à sa fille, ne sachant s’il doit la garder auprès de lui, ou lui permettre de partir loin du nid familial. Il est secondé par une admirable Greer Garson, et c’est leur duo poignant qui entonnera Let them go, de loin la chanson la plus émouvante du film, qui illustre à merveille le déchirement et le renoncement de parents qui font face au départ de leur enfant, et qui vient ajouter une ultime couleur à la palette très diverse des sentiments diffusés par le film de Tokar.
Dans la famille Biddle, on rit, on pleure, on crie, on fait la fête... et il est difficile pour le spectateur de ne pas en faire autant !
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Créée
le 25 sept. 2016
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