Bernhard Wicki offre ici un véritable pamphlet contre la guerre et une oeuvre avant tout humaniste et pacifiste.
Le Pont nous propose de suivre l'histoire d'adolescents engagés dans la Wehrmacht et qui après la mort de leur supérieur vont se mettre à défendre un pont jusqu'au bout. Une défense aussi acharnée qu'inutile puisque l'ouvrage est condamné à la destruction.
C'est donc un sacrifice inutile qui attend ces jeunes garçons dans la fleur de l'âge, encore des enfants sur certains points et aux prémices de la découverte des choses de la vie.
C'est une jeunesse sacrifiée par un idéal monstrueux et par une politique d'embrigadement qui aura donc un effet dramatique pour des garçons qui pensent se battre pour un juste idéal qu'est la patrie.
Wicki propose des combats extrêmement réalistes. Normal, le bonhomme a lui-même combattu sur la front de l'Ouest. Son travail a tellement été impressionnant qu'il sera contacté par les producteurs américains pour réaliser les séquences allemandes du film Le Jour Le Plus Long afin d'offrir une juste représentation du soldat allemand.
C'est une oeuvre franchement puissante, peut-être un peu longuette dans ses débuts mais qui offre en tout cas un point de vue intéressant et universel.