La chair qui réfléchit et qui veut changer de peau
Comme j'avais été déçu par "L'apollonide - souvenirs d'une maison close" du même auteur, je me suis intéressé au "pornographe", interprété par Jean-Pierre Léaud. Un personnage on ne peut plus intéressant et qui a, comme d'habitude, de nombreuses failles dans le jeu, des failles qui ne se jouent pas ou qui se surjouent... bref de la vie, de la chair... de la recherche de soi, une recherche souvent inadaptée elle-même au monde, à ceux qui nous entourent, aux fils, aux actrices porno comme aux épouses. Tout le propos tient dans ce personnage du pornographe, debout dans l'herbe, phallique en lui-même... (comme la Tour Montparnasse plantée dans la muqueuse parisienne). C'est un phallus, un serpent qui mue !
A noter une chose bien étrange dans ce film : une révolution silencieuse digne de 68. Intéressant. Comme un appel à un renouveau des libertés qu'on a cru acquises mais qui ont disparu par la mécanique des corps. La société, elle aussi, a une volonté de se transformer... mais sans heurts, sans gémissements. Est-ce une rébellion ? Une résignation ? Nous ne savons pas mais ce qui est certain, c'est que vivre "Le Pornographe", c'est vivre une rupture intime.
La seconde partie du film est plus trouble mais l'intérêt subsiste jusqu'à la fin.