En regardant Le Premier Cercle, on sent le film qui a de l'ambition. L'ambition de faire un film mafieux à l'américaine, tout en ajoutant des références aux classiques français (les allusions au Clan des Siciliens foisonnent). On a donc une famille de truands, les Malakian (forcément, il faut prendre un nom étranger ; le clan Dupont, ça le ferait beaucoup moins, n'est-ce pas ?). Milo, le père (Jean Reno, qui fait du Jean Reno). Anton, le fils (Gaspard Ulliel, qui ne fait rien). Un gros coup en préparation. Mais fiston ne veut plus faire partie de tout cela, il veut acheter un hôtel où il pourra élever des chevaux (sic) avec sa chérie. Alors, conflit de générations, papounet qui veut flinguer la bru, ça fait désordre dans les réunions du dimanche. Sans compter sur les flics (Sami Bouajila en tête).
ça met un temps fou à se mettre en place. Le début est tellement lent qu'il paraît interminable. Du coup, on décroche bien avant que l'histoire commence vraiment (si tant est qu'elle commence à un moment). C'est rempli de scènes ridicules et de dialogues inutiles. Puis de scènes inutiles et de dialogues ridicules. Et vice-versa. Ainsi, lors de la préparation du casse de l'avion (un casse, des truands, un avion, ça vous rappelle pas des Siciliens, ça ?), Milo-Reno n'arrête pas de dire qu'il faut disparaître, devenir des fantômes, se faire oublier. Résultat : quand il croise un flic, il lui fonce dessus pour le foutre à l'eau avec sa voiture. En toute discrétion, bien sûr.
Les acteurs se veulent froids et mystérieux alors qu'ils sont justes mauvais et inexpressifs. Seul Sami Bouajila tire son épingle du jeu (ou du non-jeu, en l’occurrence). Mais ce n'est pas suffisant pour sauver un film de la banqueroute.