Le film s’intéresse à une dizaine de naissances, toutes très différentes (en hôpital, dans l’eau, avec une sage-femme, sans accompagnement, par voie basse ou par césarienne) aux quatre coins du monde, en les imbriquant les unes dans les autres de façon à créer du rythme, à voyager aux antipodes du globe d’une minute à l’autre. Il n’y a pas de construction précise, aucune transition pensée, on sent que le monteur était en vacances, donc malheureusement c’est irregardable, ça donne plus la migraine qu’autre chose, d’autant que sont multipliés les plans de remplissage, ici le gros plan d’un visage suivi d’un autre sur une fleur, la terre, un pied de bébé, une éclipse solaire, une larme, l’océan, un rire. Et cet accompagnement musical pour alourdir le monstre : Sirupeux rejeton de Glass dans l’effervescence des villes et des hôpitaux, caressant clin d’œil à Tiersen notamment dans les îles où la nature domine. Oui, cette rudesse dans le stéréotype m’a gêné tant on a le sentiment que les auteurs apportent un jugement sur certaines situations (Le gigantesque centre hospitalier du Vietnam) ou certains rites (La naissance dans le désert du Niger qui se déroule mal, malgré l’égorgement rituel d’une chèvre) bien que ça s’améliore largement ensuite. Bref, je ne vois pas ce que ça vaut de plus que ces émissions type Baby boom, mais il a peut-être donné naissance à ces émissions, je ne sais pas. En terme de cinéma, on préfèrera largement Genpin, le documentaire de Naomi Kawase.