"Oh mon Dieu, quoi l'enfer ? Quoi la baise est cette merde de taureau ?"
Voilà, quand on traduit trop littéralement une phrase américaine, souvent, ça ne veut rien dire. Au cinéma, c'est un peu pareil.
Le Premier jour du reste de ta vie est un genre d'American Beauty à la française tout à fait affreux. Tous les ingrédients phare pour faire un film FRollywoodien caricatural : des références au cinéma américain aussi grossières qu'abondantes, un caméo de François-Xavier Demaison qui nous fait son morceau de bravoure de pas-drôle-du-toutitude, la chanson Perfect Day (faut se calmer avec Lou Reed, ils ont vu que Trainspotting, les cinéastes, aujourd'hui ?)...
Cette volonté de faire des pendants français aux comédies de moeurs US est problématique. Ça ne donne qu'un cinéma sous-hollywoodien, ringard, dont chaque scène est attendue, chaque personnage déjà vu (DÈÏJA-VIUW) et déjà revu (DÈÏJA-RIVIUW).
Dans Narco, c'était tellement balourd (à la frontière de la référence et du plagiat de the Big Lebowski) que ça devenait un style, et y avait deux-trois idées à côté et une bonne musique pour faire passer la pilule. Mais là, c'est juste du calquage conneau avec rien derrière. La mère qui s'interroge sur sa sexualité (American Beauty), le père blasé (American Beauty) cancéreux qui dit des trucs que c'est trop profonds vu que voilà bon il va mourir (American Beauty) alors il dit des trucs profonds tuwa, le fils qui a réussi, le fils qui a pas réussi mais qui va réussir quand même à la fin parce qu'à un moment il se coupe les cheveux (la Famille Tenenbaum), la fille qui fait chier (American Beauty) mais à la fin c'est bon, elle fait plus chier.
Rarement le fait que des personnages soient en carton m'a réellement pollué un film. J'ai pas ri, pas été ému, et j'ai même fait "rôôôôh" tout seul quand j'ai entendu l'intro Perfect Day, tellement c'était trop. Et pourtant je suis bon public, il faut vraiment le faire.
P.S. : J'ai aussi noté la présence de marimbas dans la bande-originale (AMERICAN BEAUTY).