Quand j'étais au collège, j'avais un jour zappé sur les chaînes du câble et étais tombé sur la fin d'un film d'horreur. Je me souvenais d'un homme empalé, une femme possédée, et surtout d'une nonne avec un couteau caché dans un crucifix. Ca m'avait marqué au point que j'avais raconté le peu que j'avais vu à un peu tous ceux que je pouvais, à l'école.
Je pensais ne jamais retrouver le titre de ce film, mais en fait, l'autre jour j'ai simplement tapé un truc du genre "movie nun knife hidden in crucifix" sur Google... et voilà, j'ai trouvé Le premier pouvoir.
Je me suis procuré le film presque immédiatement ; aucun de mes éclaireurs sur SensCritique ne l'a vu (ce qui est plutôt rare), mais la moyenne était correcte.
A Los Angeles, un tueur en série laisse derrière lui des victimes marquées d’un pentagramme, taillé dans leur peau. Le policier Russel Logan est sur ses traces, aidé par une medium, qui lui annonce les prochains meurtres mais insiste pour que le criminel ne soit pas condamné à mort. C’est pourtant ce qui arrive, et permet au serial killer de se détacher de son corps, de sorte à ne plus être une personne mais "une force".
J’aime bien l’idée, mais on a déjà vu ça dans Shocker et House III, tous deux sortis un an avant (faut croire que c’était une mode, l’histoire du tueur-executé-qui-revient-à-la-vie-pour-se-venger).
Le méchant, Channing, fait des coups classiques : des apparitions qui s’avèrent être des illusions, des voix que personne n’entend à part le héros, des messages ou signes qui disparaissent comme s’ils n’avaient jamais été là… On a souvent vu ça au cinéma.
Par contre, je ne comprends pas trop à quoi joue le tueur : un coup on dirait qu’il cherche juste à embrouiller le policier et la medium, il joue à cache-cache ou prend la fuite, mais le coup d’après il peut chercher à tuer les héros, et là c’est eux qui le fuient. Sa démarche n’a pas vraiment de logique. En fait on sent que le réalisateur/scénariste s’est retrouvé avec un personnage qui a plus ou moins tous les pouvoirs, mais ne savait pas trop qu’en faire, pour ne pas que les héros meurent trop vite.
Ce n’est pas souvent qu’on voit un film mêlant du thriller à un aspect fantastique, avec du satanisme et de la magie noire. J’aimerais voir ça plus souvent… et en mieux.
Au final, c’est assez peu exploité par Le premier pouvoir ; le satanisme sert essentiellement à fournir une justification au retour à la vie et aux pouvoirs de l’antagoniste, mais le mysticisme aurait pu être bien plus présent dans le film.
Au début, une nonne ayant remarqué la recrudescence de meurtres rituels dans le pays voit là-dedans l’œuvre de Satan ; je pensais que ça serait la voie que prendrait le film, qu’on traiterait ces meurtres sous cet angle là, or en réalité on ne se concentre que sur un seul tueur. Je m’attendais un peu à une version sérieuse de Le jour de la bête, où il faut empêcher la venue de Satan parmi nous.
Mais même si on exclut les attentes que j’avais, Le premier pouvoir n’est pas un très bon polar, ou thriller, ou film d’action.
L’ensemble est assez lent, et il y a beaucoup d’éléments poussifs, ou grotesques, ou des clichés repris de façon exagérée.
On a le héros qui saute par une fenêtre en plein combat avec le tueur, et qui continue de le frapper après avoir pris trois coups de couteau dans le ventre. Ou alors la voiture qui en percute une autre et qui, au lieu de se crasher, décolle à 5 mètres de hauteur.
Il y a une scène complètement ridicule où le méchant décroche un ventilateur du plafond et attaque les héros avec (qui fuient ! c’est un ventilo, pas une tronçonneuse !), tandis que cette arme improvisée dévie les balles !
Et il y a un de ces clichés qui m’agace toujours : la scène qui s’avère être un cauchemar. Il y en a deux dans le film, et les deux se voient venir à 2km. De plus, juste après la première, le chat du héros lui tombe dessus (on imagine bien le type hors champ qui balance l’animal).
Les bons éléments marquants se trouvent à la fin du film, dans ce que j’avais déjà vu quand j’étais ado : [spoiler] l’apparition derrière la vitre de l’immeuble (une bonne idée, on ne s’attend pas à voir quelqu’un surgir là), le fameux crucifix, et cette petite fontaine de sang avec cette balle dans la tête.
A part ça, ce n’est pas terrible. Je comprends mieux pourquoi Le premier pouvoir n’est pas plus connu… c’est tout simplement un film facilement oubliable.
Un petit mot sur les acteurs pour finir : Lou Diamond Phillips a vraiment un nom et une tête d’acteur de séries B d’action, ça me surprend qu’il n’ait pas eu une carrière plus florissante dans ce domaine.
Et Tracy Griffith, très jolie, a arrêté sa carrière d’actrice en 2003. Elle a écrit des livres de cuisine depuis.