Une véritable déclaration d'amour au cinéma
Quand j'entends tous ces connards goinffrés à la coke sur la Croisette du Festival de Cannes, nous parler de leur amour au cinéma, nous sortir systématiquement un film d'un illustre génie inconnu (oui à Cannes on est illustre et inconnu) qui est une déclaration d'amour au cinéma.
Mais en voilà une de déclaration d'amour au cinéma. Mais du vrai cinéma. Celui des origines. Celui de Méliès, celui qui était projeté dans les fêtes, et présenté comme de la magie.
Le Prestige est une grande réussite. Christopher Nolan, dont les talents de scénaristes et de narrateur/monteur ne sont plus à prouver nous livre là SA déclaration d'amour à la magie, et donc, au cinéma.
Tout le film, le rapport magie/cinéma, est omniprésent et plus qu'évident.
Ne serait-ce que cette division en trois actes qui est le coeur central d'un tour de magie, comme elle est le coeur central du déroulement d'un film.
Ce film est une gigantesque illusion, ou le spectateur est tantôt dupé, tantôt trompé, mais, à la fin, rassuré par Le Prestige, par la résolution de l'Histoire.
Et dans ce film, comme dans un tour de magie, le spectateur peut discerner le trucage du tour, mais il refuse de voir la plupart des indices laissés derrière lui et c'est pour ça que ce film est remarquement bien écrit, et bien raconté.
La mise en scène est propre, mais finalement pas si présente que ça. Les acteurs sont tous formidables, avec comme pivot central à cette histoire, un Michael Caine toujours aussi juste et classe.
Au final, un bon tour avec un beau message autant qu'un beau divertissement, avec un spectateur dupé mais rassuré et des protagonistes qui jouent à la perfection.
J'ai dit tour ? Je voulais dire film.