Cette adaptation réputée d'Alexandre Dumas m'a laissé totalement de marbre malgré son grand nombre de rebondissements. Avec sa dimension "sérial se déroulant en 1789", le film fait furieusement penser au génial Livre Noir d'Anthony Mann. Mais Cottafavi n'est clairement pas Mann et il lui manque un cruel sens du rythme, de l'invention visuel et de l'intensité.
Ici, aucune tension ne ressort, les situations s'enchainent selon un métronome sans éclat ni fulgurance mais avec de sérieux problèmes de continuité et de raccords.
Là où Mann, et son chef opérteur Alton, ciselaient un univers fascinant et oppressant, Cottafavi s'englue dans ses décors limités sans parvenir à les faire vivre... un peu comme ses personnages... Ce qui est encore plus contrariant.
Les comédiens ne sont pas très charismatiques et leurs rôles se résument à des coquilles vides dénués de réelles psychologie ou de passions palpables, finalement interchangeables. On voit pourtant une nouvelle fois que Cottafavi essaie de les enrichir en les inscrivant dans les troubles politiques de l'époque avec le désir de contourner des motivations unilatérales. C'est bien présent sur le papier mais jamais sur l'écran où les formules sont toujours visibles. Ca tient sans doute au fait que le film n'a jamais réussi à m'apparaître comme crédible dans son exécution malgré une ouverture sympathique et cette volonté de multiplier les personnages à la fois indépendants et prisonniers de la marche de l'Histoire, grâce à une habile unité fusionnant mélodrame, cape et d'épée et film historique.
Les avis avaient l'air assez partagé à la sortie de la séance. Certains ont rejoint mon ressenti d’œuvre poussive tandis que d'autres spectateurs considèrent le film comme un sommet du cinéaste.