The Long Goodbye
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Bien que ne l'ayant pas découvert il y a si longtemps que ça, revoir Le privé est pour moi une espèce d'équivalent cinématographique au fait de revoir un ami de longue date, de ceux que l'on ne voit que trop rarement, qui débarque sans crier gare et avec lequel on ne fera pas grand chose de plus que déambuler et boire des coups, en soit le summum de la vie en société.
Et c'est un peu ce qui se passe dans le film, déjà Lenox qui débarque chez Marlowe, même si leur programme est différent, mais surtout ce bon vieux détective 40s débarquant chez son vieux pote le film noir pour se perdre dans une balade au milieu des 70s. Forcément quelques petits changements sont de mise, par exemple la voix off habituelle est ici remplacée par un monologue, autant pour lui que pour le spectateur, bourré d'humour, d'autodérision et surtout de classe nonchalante.
Associé à cette transposition d'époque le film est très nouvel Hollywood, que ce soit dans ses prises de vue, une certaine paranoïa et ce regard désabusé sur la société américaine, entre oisiveté, faux semblants et hypocrisie. Sous les traits d'Elliott Gould, Phillip Marlowe nage en pleine incompréhension, malgré des éclairs de génie, trop droit pour véritablement comprendre ces manipulations, ayant presque toujours un coup de retard.
Cette idée nous est en quelque sorte montrée dès les premières minutes, dont le montage fait s'alterner, avec deux versions aussi différentes qu’excellentes de ce même morceau qui sera le seul du film, les images du détective tentant naïvement d'arnaquer son chat afin de le nourrir et de son ami en train d'arriver chez lui, prêt à déclencher le début d'une effroyable machinerie.
Sans jamais faire dans la lourdeur Altman nous trimbale entre enquête, humour et contemplation. Le tragique n'est jamais loin mais on pourrait avoir la sensation qu'à l'époque où Leigh Brackett travaillait sur le scénario, les écrits de Brautigan côtoyaient le livre de Chandler sur sa table de chevet, ce qui rend le résultat d'autant plus plaisant.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les obscures pépites que j'aimerais voir briller, En boucle !, Top 10 Films, Sans le(s) chat(s) le film serait quand même un peu moins bien et 2021, en espérant paradoxalement voir moins de films cette année...
Créée
le 11 oct. 2021
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