L'enfer de l'Ouest

En froid depuis la disparition de leur père, deux frères vont devoir se réconcilier afin de parcourir la course cycliste dite Hell of the west, basée au Colorado.

Sorti en 1985, Le prix de l'exploit profite de la (petite) renommée du cyclisme aux Etats-Unis après les Jeux Olympiques de Los Angeles l'année précédente. Mais malgré cela, et avec un tout jeune Kevin Costner à deux doigts de venir une grande star (ce qui sera le cas avec Les incorruptibles, son film suivant), ça a été un énorme bide en salles. Pas à cause de sa qualité, mais il est sans doute sorti trop tôt, avant l'ascension de Greg Lemond à la fin des années 1980.

Pourtant, énorme surprise à la clé, c'est un film excellent, mais qui se rapproche d'un Rocky dans le sens où c'est une histoire de courage, surtout quand une maladie cérébrale vasculaire s'en mêle, sans trop déflorer l'intrigue, et surtout une relation assez forte entre deux frères, joués par Kevin Costner et David Marshall Grant, se cimente grâce au cyclisme.

D'ailleurs, cette course n'existe pas dans la réalité, mais comme le film a été écrit par un ancien coureur, Steve Tesich, on sent à quel point c'est juste dans la description. Jusqu'à faire jouer un tout petit rôle à Eddy Merckx qui donne le départ de la course.

Cela se voit aussi dans la mise en scène de John Badham, décidément un réalisateur plus intéressant qu'il n'y parait, où la caméra peut se placer sur les roues du vélo ou au ras du sol pour donner une impression saisissante de vitesse.

Même les rôles féminins, jouées par Rae Dawn Chong (qui a joué dans Commando, et rien que pour ça...) et Alexandra Paul ne sont pas bornées à des potiches, car elles apportent leur aide logistique à leurs compagnons, elles voient que ce sport est plus que ça, jusqu'à la très belle fin, douce-amère, où le courage va vaincre durant cet enfer.

Sans doute victime d'une sortie trop précipitée, il faudra attendre 2022 et un blu-ray (de toute beauté) pour que le film commence à acquérir une certaine renommée. Car il faut dire que le cyclisme est peu représenté à l'écran, mais quand ça va jusqu'à imiter (ou plagier ?) une musique de Rocky IV, comment ne pas aimer ?