Avec Pride and Glory (aka Le Prix de la loyauté), on se retrouve quelque part entre Training day et We own the night. Gavin O’Connor a bien du mal à se situer et semble naviguer à vue. A-t-il voulu faire un film qui explore les relations conflictuelles au sein d'une famille de flics ou est-ce un film sur la corruption au sein de la police ? A force de naviguer entre les deux sujet, il finit par les survoler. Et puis petit aparté, "Pride and Glory" quel titre pompeux ! Pour une fois, je préfère le titre français du film "Le Prix de la loyauté" qui définit bien les relations au sein de cette famille de flics et plus particulièrement du personnage incarné par Edward Norton.
Voilà le tableau familial, le père (Jon Voight) est flic, les deux fils (Edward Norton et Noah Emmerich) sont flics et la fille est mariée à un flics (Colin Farrell). Cette jolie photo de famille au prime abord idyllique, va s'assombrir lorsqu'ils vont se retrouver mêlés à une affaire de drogue et de corruption. Le scénario se résume en deux phrases et tout ça, c'est du "déjà vu" mille fois, ça manque de rythme et il n'y a aucun rebondissements.
Clairement, le film ne mise pas sur son scénario. Non, il mise plutôt sur son ambiance très soignée qui privilégie l'ultra réalisme au spectaculaire. Le film est quelque peu brouillon dans sa mise en scène et aurait mérité une ou deux étapes d'écritures supplémentaires, mais toujours est-il que les intentions du réalisateur sont sincères. Il veut faire un film de flics réaliste et poignant et ça il y parvient. Il montre à quel point la frontière entre flics et voyous est mince et comment certains franchissent allègrement les limites qui régissent leur profession, ceci sans la moindre concession, sans la moindre complaisance à leurs égards de la part du réalisateur. Clairement le gars aime les flic et les hommes qu'il filme, des hommes avec leurs fêlures, leurs mauvaises tentations, leurs bonnes intentions ... bref, tout ce qui justifie leur choix de vie.
L'intérêt du film repose aussi beaucoup sur les épaules de ses deux stars tête d'affiche. Edward Norton "le bon flic" nous montre que c'est un excellent acteur, lorsqu'il s'investit dans son rôle (ce qui n'est vraiment pas toujours le cas) et Colin Farrell "le sale flic" trouve le bon dosage dans un rôle pourtant très casse gueule. Quant à Noah Emmerich "le capitaine courage" il se met au diapason de ses deux illustres partenaires aux noms plus ronflants que le sien. Mais c'est Jon Voigt, décidément un immense acteur, qui impressionne le plus en patriarche fort comme un chêne. Quant aux rôles féminins, les femmes de flics, elles sont malheureusement mises au second voir au troisième plan. Le Prix de la loyauté c'est clairement un film de bonhommes, fait par des bonhommes pour des bonhommes.
Bref, Le Prix de la loyauté est un film de flics qui ne révolutionne rien, peut-être un peu trop propre et lisse, mais c'est un film qui veut bien faire et qui le fait plutôt bien.