On était curieux de voir cette adaptation de Kafka par Orson Welles, considérée comme le meilleur travail qu'il ai fait. Pourtant, j'avoue avoir eu du mal à en trouver une copie correcte.
J'avoue qu'au final, on comprend ce qui a motivé le projet : des beaux plans, un montage franchement inspiré, des plans de foules impressionnant et une utilisation du noir et blanc excellente. Et puis, il y a toute cette utilisation de l'espace : que ce soit les plans d'entrepôts vides, de bureaux immenses (tourné dans la gare d'Orsay avant qu'elle ne devienne le fameux musée) de couloirs impossibles, d'immeubles glauques. On est sur une utilisation très "Kafkaïenne du truc" et c'est exactement comme cela qu'on imagine un monde bureaucratique à l'absurde. (Je me suis surpris à repenser à ce que fera Terry Gilliam de ce thème avec Brazil.)
Anthony Perkins est parfois pour le rôle : un air de grand dadais, trentenaire, un peu paumé dans ce monde trop petit pour lui. Niveau casting, c'est parfait aussi que ce soit Welles qui se plait à être immonde, Romy Schneider en mutine, Jeanne Moreau ou le casting de gueules restant.
Le problème, bah c'est Kafka. Le procès est un livre touffu, difficile à lire tant par ses côté absurdes, volontairement embrumé que dur. Si l'on a compris très vite que Joseph K ne saura jamais de quoi il est inculpé, il agit parfois de façon absurde et il est dur de comprendre les dialogues parfois abscont.
Même en ayant vu une adaptation du livre en pièce de théâtre il y a une quinzaine d'année, j'avais du mal à raccrocher les rails. Il faut s'accrocher et le fait que Welles ai changé l'ordre de certains passages du livre rend l'impression de film décousu assez patante. J'avoue aussi avoir lu que Welles avait réalisé le film de sorte à y mettre un sous-texte homosexuel.... que je n'ai vu à aucun moment.
Si ma compagne a vite décroché et s'est ennuyé, personnellement, j'ai un peu laissé mon esprit vagabonder, pensant parfois à autre chose et me laissant bien plus porté par l'atmosphère cauchemardesque du long métrage que le récit en lui-même.