Ça commence assez mal avec ce conte philosophique abscons en guise de prologue. Ensuite le film commence bien et à un bon rythme pendant environ trois quarts d'heure, et puis plus on avance moins ça fonctionne. On a compris qu'on était dans un système absurde, le répéter à foison ne sert à rien, ça bavarde, ça part dans tous les sens et ça nous prend la tête. Alors bien sûr il y a ces plans fabuleux, ces mouvements de foules (nous impressionner avec une simple sortie de bureau, c'est assez fort !) ces travelings de folie, ces plans séquences incroyables, cette caméra qui est partout, au-dessus, en dessous… ce travail sur les décors, la photo, la direction d'acteurs sans faute (Moreau et Schneider sont charmantes). Orson Welles n'arrête pas de nous dire qu'il sait filmer, en revanche raconter une histoire surtout quand elle est si tordue, c'est une autre paire de manche.