Le Professeur de violon est une adaptation de la pièce Acorda Brasil d'Antônio Ermirio de Moraes, s'inspirant d'une histoire vraie. Elle se déroule au Brésil au sein d'une favelas où un violoniste va s'occuper d'élèves dans un contexte difficile, mais comme chacun le sait : la musique adoucit les mœurs.
Laerte (Lazaro Ramos) rêve d'intégrer l'orchestre symphonique de Sao Paulo. Le jour de l'audition, il va échouer à cause du trac. En attendant de retenter sa chance, il va enseigner la musique à des adolescents d'Héliopolis, la plus grande favela de la ville. Il va découvrir un nouveau monde et se lier avec certains d'entre eux, grâce à leur passion commune pour cet art.
Le récit est classique. Après quelques difficultés, le professeur va réussir à transformer des élèves incapables de lire une partition musicale, en petits génies avec en bonus, une diva pour les accompagner. La construction dramatique est des plus simpliste, mais on trouve malgré tout son bonheur grâce à une bande son mélangeant la musique classique et le hip-hop.
Le professeur (Lazaro Ramos) est un homme imbu de sa personne et exigeant envers lui-même. Il ne supporte pas les approximations. En se retrouvant face à ces adolescents martyrisant leurs instruments, il va devoir faire un énorme travail sur lui pour surmonter son caractère difficile.
On a déjà vu et revu ce genre de situation avec un élément étranger se retrouvant dans un contexte qu'il ne connait pas et d'attendre comment cela va se dérouler. Une expérience tournant parfois mal, mais se finissant bien avec des rires, voir des larmes de joie. On va avoir droit à tout le catalogue inhérent au genre. L'absence de surprise est ennuyeuse, tout se déroule comme dans un Disney. Le film a du mal à décoller et pourtant, on se laisse porter grâce à la fraîcheur de ces adolescents. Bien sur, ce sont des clichés sur pattes avec celui qui a des problèmes avec son père, l'autre qui est un rebelle et vit de petits trafics et puis..... C'est là que le film pêche aussi, en ne développant pas d'autres personnages en se contentant de ce duo de jeunes hommes. Pourtant, une jeune femme avait offert la plus grosse émotion de l'histoire en parlant de sa situation familiale et de la musique lui permettant d'oublier un peu sa vie. Alors qu'on avait l'impression qu'elle allait prendre de l'importance, elle est sortie de l'équation et ce sont les péripéties du duo qui vont prendre toute la lumière. Cette facilité scénaristique démontre le manque d'ambition d'une oeuvre manquant de consistance. Mais là encore, on arrive pas à détester l'histoire.
Malgré de nombreuses réserves, on est sous le charme de l'interprète principal et de ses jeunes élèves. C'est un film familial avec ses bons sentiments et son final convenu. C'est parfait en période estivale, d'ailleurs le soleil est revenu pour sa sortie, est-ce un hasard ? Je ne crois pas.