L'affiche scande "Par le réalisateur du Roi Lion".
Or Le Roi Lion a deux réalisateurs : un qui a une carrière, Rob Minkoff ( Stuart Little, Le Royaume Interdit, Mr Peabody & Sherman ) et l'autre qui est Roger Allers ( Les Rebelles de la Forêt )
Capitaliser sur un gros succès de l'animation ( aux qualités elles-mêmes plus que discutables... ) pour vendre un produit aussi mal fichu, ça mériterait un procès.
Le Prophète est animé grossièrement, peu engageant ( en gros c'est l'histoire d'un mec qui peut pas faire vingt pas sans être assailli par une horde de fans en furie qui lui impose de déblatérer quelques platitudes avant de faire vingt nouveaux pas... ) et rythmé comme un dimanche pluvieux sans WiFi.
Mais le pire dans tout ça, c'est que les enseignements du poète ne sont qu'une suite ininterrompue d'aphorismes dont l'évidence est immédiate et ne souffre pas plus de deux lignes sur une photo instagram. "La vie de couple, ça se fait à deux"... "Manger et boire, c'est au cœur de la vie"... "Etre généreux c'est plus sympa qu'être pingre"...
Sauf que lui, il les dilate sur des pages et des pages, en plus de les enrober dans un mysticisme religieux putride. Merci l'artiste ! Sans toi on était paumé !
La seule bonne raison de voir ce film ?
Certains segments sont réalisés par des guests prestigieux. Joann Sfar, Les frères Brizzi, Nina Paley, mais surtout Bill Plympton et Tomm Moore, que j'admire depuis leurs premières œuvres et dont il est plaisant de découvrir les derniers coups de crayons sur grand écran.
En fait sitôt que l'animation est laissée à une autre équipe, le film prend une direction plus personnelle, jolie, touchante, faisant presque oublier les chants stupides de Mustafa.
A voir, pour les fans qui, comme moi, ne craignent pas de s'enfiler une heure de mièvreries toutes plus banales les unes que les autres, pour accéder à vingt minutes de grâce.