Le Puits, le Pendule et l'Espoir par Zogarok
La Chambre des Tortures sans le kitsch ni les petites manières. Nous sommes dans une sorte de moulin, contraint d’attendre la mort. Ce film de quinze minutes est inspiré d’une nouvelle de Edgar Allan Poe et nous met dans la peau d’une victime de l’Inquisition espagnole condamnée à la peine capitale.
En noir et blanc, le film se déroule en trois temps : d’abord, les souris et le pendule ; ensuite les instruments et décors fous ; enfin la fuite du prisonnier. L’identification avec ce personnage sans caractère ni visage renforce les sensations éprouvées. Lorsqu’il s’engage dans une course instinctive le film se concrétise, pour quelques instants, comme une expérience rare, à la première personne, angoissante et primale, terreuse, à la fois irréelle mais tellement proche et crédible.
Avec sa progression puis surtout son dénouement, le film acquiert un sens éclairé et les événements une certaine définition ; de nouvelles visions, nécessaires, permettent de mieux pénétrer encore cet univers. Bien que prévenus, nous y sommes encore perdus, tout en suivant un sentier qu’il faut apprendre à connaître. A défaut de se délivrer (une référence à Villiers de l’Isle-Adam en décide), au moins maîtriser. C’est un cauchemar sur pellicule, à voir absolument.
http://zogarok.wordpress.com/2014/01/24/svankamajer-les-courts-suite-et-fin/