Eros & Thanatoc
Si l’on considère les audaces de Turkish Délices ou Kattie Tippel, Le quatrième homme s’inscrit dans une logique, celle de la surenchère. On retrouve sans peine l’univers de Verhoeven, mélange...
le 17 sept. 2015
19 j'aime
Ultime film de la période hollandaise de Paul Verhoeven Le Quatrième Homme est une oeuvre complexe, étrange et pour le moins originale. A partir d'une intrigue reposant en grande partie sur des invraisemblances le cinéaste propose un film profondément fantasmé, onirique, aux confins de l'ésotérisme. Fascination pour la chair et pour le sang, visions iconoclastes mêlées de provocation et de matière organique... Le cinéma de Verhoeven partage, avec celui de David Cronenberg, le goût pour les esthétiques déviantes empreintes de sexualité et d'apparitions délirantes. La liberté de style du Quatrième Homme est une formidable aubaine pour le spectateur, preuve que le cinéaste a très souvent su témoigner d'une remarquable inspiration cinématographique, qu'il s'agisse du baroque Turkish Delight, du resplendissant Keetje Tippel ou encore du terrible Spetters.
Jeroen Krabbé et Renée Soutendijk ( déjà présents au générique de Spetters ) sont superbement dirigés par Verhoeven, le réalisateur n'hésitant pas à forcer le trait, conférant à cette promenade mystique une outrance certaine. Le Quatrième Homme parle de façon singulière du processus créatif et de l'aliénation mentale qui en découle, à travers la figure de Gérard Rève ( Jeroen Krabbé, donc ), écrivain bisexuel parcourant le métrage comme un univers à décoder à partir d'obsessions et de prémonitions. Le film s'apparente à bien des égards à un rêve que le protagoniste s'attèlerait à décrypter, trouvant sur son chemin une femme qui, de son point de vue, augurerait de mauvais présages ( Renée Soutendijk ).
La lumière du film, somptueuse et baroque, réservent son lot d'éclats, à l'instar de la composition musicale discrète mais envoûtante. Nullement explicite dans sa ou ses significations multiples Le Quatrième Homme est un film unique par sa richesse cinématographique. A découvrir absolument.
Créée
le 8 mai 2015
Critique lue 432 fois
3 j'aime
D'autres avis sur Le Quatrième Homme
Si l’on considère les audaces de Turkish Délices ou Kattie Tippel, Le quatrième homme s’inscrit dans une logique, celle de la surenchère. On retrouve sans peine l’univers de Verhoeven, mélange...
le 17 sept. 2015
19 j'aime
Il s'agit d'un thriller basé sur le thème de la veuve noire comme le suggère le générique du film dès le début. Le scénario est tiré d'un livre de Gérard Reve un écrivain hollandais et reprend des...
Par
le 19 déc. 2015
10 j'aime
2
Dès le générique d’ouverture, on comprend qu’on ne va pas baigner dans la sérénité : une mouche prise dans une toile ; un araignée, qui s’avance lentement et en fait son déjeuner tout en...
Par
le 16 mars 2022
8 j'aime
5
Du même critique
Précédé de sa réputation de grand classique du western américain La Prisonnière du désert m'a pourtant quasiment laissé de marbre voire pas mal agacé sur la longueur. Vanté par la critique et les...
Par
le 21 août 2016
44 j'aime
9
Immense sentiment de paradoxe face à cet étrange objet médiatique prenant la forme d'un documentaire pullulant d'intervenants aux intentions et aux discours plus ou moins douteux et/ou fumeux... Sur...
Par
le 14 nov. 2020
38 j'aime
55
Nice ou l'enfer du jeu de l'amour-propre et du narcissisme... Bedos troque ses bons mots tout en surface pour un cynisme inédit et totalement écoeurrant, livrant avec cette Mascarade son meilleur...
Par
le 4 nov. 2022
35 j'aime
6