Dans le classique "L'Homme qui tua Liberty Valence", John Ford fait dire à l'un de ses personnages cette réplique restée mythique : « Quand la légende est plus belle que la réalité : imprimez la légende ». Ce qu'il y a de fabuleux à voir les tout premiers westerns de John Ford, celui-ci "Le Ranch Diavolo", daté de 1917, est tout simplement son premier long-métrage, c'est que la légende et la réalité sont simultanées. J'entends par là que Ford est en train de filmer le western alors qu'il se déroule encore à l'instant présent où il filme, puisque le pays est en train à peine d'entrer dans une époque moderne mais vit encore sur ces racines-là. Voir les films de Ford de cette époque c'est tout simplement vertigineux, légende et réalité se confondent, et c'est peut-être ça la plus belle définition du cinéma.