OSS... non il ne faut pas, il ne faut plus, il refaudra peut être mais quand ?
Michel Hazanavicius = Jean Luc Godard ?
Bérénice Bejo = Stacy Martin ?
Le Redoutable = The Search ?
Compliqué mais réussi, Hazanavicius, venu tout droit du pastiche, de la comédie parodique, lourdingue mais qui marche, simple amuseur ou réel cinéaste ? Godard ? Non Hazanavicius !
Après des succès dingues, le double coup gagnant, OSS, et le triomphe The Artist, l'homme qui visiblement aime faire renaître des genres qu'on croyait perdu, s'est pris, en pleine poire telle une tarte à la crème, je pense encore à JLG pour le coup, en 2014, une méchante claque avec son The Search.
L'homme, le cinéaste ne voulant pas se plier aux désirs de son spectateur, moi-même attend lentement mais surement une nouvelle aventure d'Hubert Bonisseur de La Bath, tel le cinéaste suisse, nous revient finalement avec un biopic romancé très personnel, adapté du livre d'Anne Wiazemsky, incarné dans le film par, oui, par Stacy Martin.
Il ne faut visiblement pas si tromper, Le Redoutable, s'il n'est pas que sous-marin mais aussi homme, n'est pas une comédie pure jus, loin de là même, il est une métaphore d'un cinéaste et la fascination d'un autre.
Personnellement je hais Godard homme, moi Godard j'le trouve con, c'est vrai, il vous dit que les acteurs sont cons vous le croyez, c'est un homme libre, j'suis sur tu lui demande de dire qu'il te respecte, il le fait pas...
Je suis fasciné par le cinéaste, je n'aime pas la prétention d'une partie de ses films mais j'aime sa liberté et il m'étonne à chacun de ses métrages, bons ou mauvais, j'en ris, j'en déprime, je m'arrache les cheveux... ou non.
Hazanavicius est visiblement un fan du cinéma de JLG pré-la chinoise, sans pour autant ne pas aimer le post. Dans son dernier bébé qu'il chéri visiblement beaucoup et avec attention, il émiette une grande partie des artifices de Godard à l'époque des films originaux et libertaires tels que Pierrot le Fou, A bout de Souffle, Une femme mariée et j'en passe.
Nous retrouvons donc les grands travellings, une voix qui cause en même temps qu'une autre, les gros textes incrustés sur fond noir, le noir et blanc, les jeux de mots, les bruits, la musique qui couvre les voix, la simplicité et l'amusement en somme.
Et ce qui est une bonne chose c'est que Michel, j'me permets, ne plombe pas son film avec ça, il dispatche les références sans se noyer dedans ou en faire sa propriété. Le film est lui assez différent du cinéma de Godard je trouve, si les couleurs pops pétantes sont là, si les personnages sont tantôt froid tantôt humain, beaucoup de choses viennent essentiellement du réalisateur.
Difficile d'avoir un avis posé sur cette œuvre, que j'attendais comme un dingue, j'ai d'ailleurs revu le premier extrait plusieurs fois, n'aimant pas Godard, j'attendais ce film... J'ai l'impression d'être comme ces fans de serial killer...
Pour JOUER car oui il joue, lui-même le dit dans le film, il n'est pas Godard, il n'est qu'un acteur jouant Godard, c'est Louis Garrel qui va se fondre sous le crane décrépi du cinéaste-homme. Lui-même qui est fan du réalisateur suisse l'incarne, ou incarne une version de l'homme remarquablement, Louis Garrel n'est pas, il n'est plus, mais comme Jean Luc Godard n'est pas vraiment, voici Louis Godard !
A ses côtés, la magnifique, la pureté, la beauté, j'en suis amoureux, Stacy Martin, tout aussi géniale et pétillante que son homme à l'écran.
Je passe sur le reste du casting qui pourtant est excellent, mais nous devons parler... ou non, je ne sais même pas pourquoi j’enchaîne avec ce paragraphe, qu'ai-je envie de dire ? L'homme reprendrait-t-il le pas sur le critique ?
En bref, si Hazanavicius ne réalise pas la comédie à laquelle je m'attendais, il a réussi à me captiver du début à la fin et à m'amener dans ce film dans le film qui est une histoire vraie romancée, où nous feront face à un changement, un grand changement, celui de Godard en Connard.
Mais au final, être ou ne pas être, là n'est pas la question...