J'aime les dragons. Bon, autant commencer par évacuer tous les clichés à la con, je n'ai jamais joué à des jeux de rôles, ça ne m'a jamais intéressé et ça fait belle lurette que je n'ai plus de console, donc loin de moi les plaisirs de Donjons et Dragons, de Skyrim, League of machin et toutiquanti. Non, rien de tout ça. C'est juste l'animal qui me plait extrêmement, bestiau mythologique, imaginaire, fantasmagorique, appelez ça comme vous voudrez, mais cette parfaite alchimie entre une chauve-souris, un aigle royal, un tyrannosaure et un zippo me fascine au plus haut point depuis ma plus tendre enfance.

Le film se base sur une histoire relativement originale qui, bien que récent, le marque d'emblée sur le paysage cinématographique comme un stigmate nostalgique d'un temps où on osait encore jeter quelques billets en l'air pour mettre en forme des idées sinon très recherchées, au moins nouvelles et captivantes.

Rob Bowman prend sa caméra et décide de t'expliquer que les zombies et les vampires ça va cinq minutes, et que la réelle apocalypse peut prendre une forme bien plus PUTAIN DE BADASS en déployant des ailes gigantesques éclipsant le soleil et dégobillant assez de napalm pour transformer notre beau caillou bleu en vulgaire bout de charbon. Et une chose est sûre, c'est que ça a d'la gueule. Le type gère son sujet à merveille et non content de créer certains des plus beaux sauriens incandescents que le cinéma ait jamais produit, il se permet une mise en scène astucieuse et efficace contournant on ne peut mieux tous les pièges que la technique et les fossés de budget ont eu depuis longtemps pour habitude de poser à ce genre de productions, les mettant devant la dure épreuve du temps et de l'oeil affûté d'un spectateur qui petit à petit apprend à regarder.
Les plans oscillent entre des visions très crues de la lande dévastée et déserte, des égarements brumeux, des déambulations de terriers et des visions d'horreur d'un enfer terrestre où goules géantes dominent les ruines des restes d'une civilisation anéantie en se dévorant entre elles.

Les choix esthétiques sont pertinents et à quelques exceptions près d'explosions un peu douteuses, le travail de suggestion reste épatant, évoquant avec enthousiasme et inspiration ces géants écailleux au look si réussi, serpentant dans la désolation enfumée de leurs ombres menaçantes, révélant dans un éclat de feu un oeil vif, une rangée de griffes ou une armée de crocs.

Alors bien sûr, il y a tout le reste, à savoir les personnages, tous bien trop propres pour être crédibles, galeries de beaux et belle gosses qui échangent des regards surjoués ou mielleux dans un premier degré parfois exaspérant. Tout ce que je trouve indigeste dans ce genre de film est ici bien présent, et comme il se doit, et bah je trouve tout ça indigeste. Le manque de recul, le jeu d'ensemble, la love story naissante... eurk. Mais j'arrive à complètement passer outre pour cette fois tant la production, par son sujet et sa réalisation relativement intelligente, semble justifier le si peu d'attention portée aux mammifères bipèdes. Nan, décidément c'est pas des humains qu'on est venu voir dans Reign of Fire, et pour le versant écailleux, on a largement notre compte.
zombiraptor

Écrit par

Critique lue 2.4K fois

74
18

D'autres avis sur Le Règne du feu

Le Règne du feu
B_Jérémy
7

Allumer le feu !!!!!

S'il m'arrive quelque chose tu sais quoi faire ? Euh... J'en ai pas la moindre idée. Moi non plus. Le Règne du feu est un long-métrage fantastique réalisé en 2002 par Rob S. Bowman un...

le 23 déc. 2019

36 j'aime

40

Le Règne du feu
cornichon2
6

6 mais la nuit ça vaut presque 7

2h00 du mat', je me réveille dans mon canapé avec le chat sur la tête : "où suis-je ? qui suis-je ? que fais-je ?". Ca y est rebelotte, je me suis effondré en rentrant du boulot et me voila frais...

le 12 févr. 2012

31 j'aime

4

Le Règne du feu
Taurusel
6

Mad Max contre les Dragons

Reign of Fire, c'est une sorte de série B à tendance blockbuster hollywoodien dans un monde post-apocalyptique. La cause de cette apocalypse ? Un dragon gargantuesque fut réveillé au coeur de...

le 22 déc. 2012

16 j'aime

15

Du même critique

Jurassic Park
zombiraptor
10

Quand je serai Grant

Bien. Jurassic Park. Bon il faut que je commence par un aveu : J'aime pleurer devant un film. C'est vrai. Un film, même s'il est moyen mais parvient à me faire lâcher une larme, je le remercie...

le 9 févr. 2013

281 j'aime

88

Dragonball Evolution
zombiraptor
10

Saiyen intrépide

Dément. Ce film est tout bonnement merveilleux. Jamais je n'aurais cru cela possible. Souvent je me prenais à tenter d'imaginer ce que ça pourrait donner, une adaptation live de la série manga et...

le 17 janv. 2013

243 j'aime

51

Les Dents de la mer
zombiraptor
10

Bruce, le meilleur ennemi de l'homme

Cette critique sera difficilement objective, et je m'engage officiellement par ce biais à dire des choses pouvant éventuellement dépasser une réalité qui n'est pas la mienne. Les Dents de la Mer.....

le 22 janv. 2013

190 j'aime

102