Randolph Scott est un acteur que j'aime bien, pour plein de raisons : il a tourné dans un nombre incalculable de westerns (plus que John Wayne et Clint Eastwood réunis !) ; il fait partie des rares acteurs qui valorisent le terme de série B ; il affiche toujours, même à 50 balais, un air de boy scout bien propre sur lui ; et ses films durent en général 1 h 30 au grand maximum, donc pas la peine d'être en forme olympique pour s'y coller.
Dans cette unique réalisation du producteur et scénariste Roy Huggins, ce bon vieux Randolph est le capitaine d'une petite bande de confédérés, qui attaque en ouverture du film une escouade de soldats nordistes convoyant un chargement d'or. Après les avoir massacrés, Randy et ses quatre petits copains rescapés apprennent que la guerre est finie depuis plus d'un mois... Hein ?!? Que faire de l'or, sachant que le sort qui les attend à présent est celui qu'on réserve aux bandits de grand chemin ? À peine ont-ils le temps de se poser la question que les voilà pris en chasse par une bande de soi-disant shérifs adjoints ! La petite troupe, qui a pris en otage une diligence transportant la charmante Donna Reed, est obligée de se réfugier dans le premier relais venu. Alors que Randy et les siens tentent de résister à leurs assaillants, les tensions éclatent dans le groupe sous l'influence de l'officier en second, campé par un Lee Marvin débutant mais déjà bien crapuleux.
Quelques années avant les fameux westerns du cycle Ranown, Randolph Scott également co-producteur livre une petite série B bien ficelée qui annonce le style de ses futures collaborations avec Budd Boetticher derrière la caméra et Burt Kennedy au script. Après une première partie menée tambour battant dans la rocaille de Lone Pine, Le Relais de l'or maudit offre une situation classique de prise d'otage, avec ses dissensions internes et ses attaques de l'extérieur. Malgré la courte durée du film (1 h 21), les personnages sont dans l'ensemble bien travaillés et donnent de la profondeur à l'histoire. Et si le final, un brin prévisible et trop rapidement mené, ne permet pas à ce Hangman's Knot d'atteindre les sommets de La Chevauchée de la vengeance ou Sept Hommes à abattre, on a quand même affaire à un bon western, divertissant et prenant.