Le film de Guy Casaril est d'une certaine façon le plus court chemin pour passer d'un drame psychologique, parait-il sensible et significatif, à un récit érotico-gnangnan. L'homosexualité féminine se réduit ici à une histoire de volupté et d'esthétisme. Invariablement accompagnées d'une musique d'ascenseur, les (néanmoins prudes) scènes sensuelles constituent sans doute pour Casaril le meilleur du roman de Françoise Mallet-Joris et des moments récréatifs pour spectateur voyeur.
Dans le rôle incontournable de la jeune fille en fleur (toujours le côté initiatique...), Anicée Alvina est beaucoup moins à l'aise que Nicole Courcel dont l'interprétation sincère conserve un peu de dignité à son personnage. L'adaptation a gommé visiblement tout l'aspect et la complexité psychologiques que suggère probablement le livre. La sensibilité et la personnalité des deux femmes sont occultées et leur relation n'est plus qu'une affaire étriquée de désir et de jalousie. C'est dire que le film, bien que dialogué par l'autrice, n'a pas grand sens ni intérêt.
Le milieu social, bourgeois, où se déroule l'intrigue -pas même scandaleuse!- est totalement transparent.