Son mari (Gene Barry) ayant disparu en Chine, Jane Hoyt (Susan Hayward) part à Hong Kong, dernier endroit où on l’a vu. Là, elle fait la connaissance d’Henry Lee (Clark Gable), riche propriétaire d’une compagnie maritime qui, par amour pour Jane, accepte de tout mettre en œuvre pour retrouver son mari. Mais entre ces deux hommes qui lui sont chers, Jane va devoir choisir…
Se présentant comme un film d’aventures, Le Rendez-vous de Hong Kong en a effectivement toutes les caractéristiques, sauf une : il est pour ainsi dire dénué de toutes scènes d’action. Hormis la poursuite qui occupe le dernier quart d’heure de film, c’est en vain que l’on cherchera la moindre aventure dans ce film, malgré un scénario et des personnages qui s’y prêtaient à merveille. Et pourtant, Le Rendez-vous de Hong Kong n’en résume pas moins toute la richesse du cinéma de Dmytryk, comme chacune de ses pépites que l’on découvre.
Fidèle à son habitude, Dmytryk nous propose une galerie de personnages merveilleusement écrits, aux motivations et aux actes tous logiques, et en outre parfaitement interprétés par des acteurs qui n’ont certes plus leurs preuves à faire. On pourra néanmoins regretter une scène finale qui vient soudainement briser le beau discours du film sur le mariage et la renonciation, par un happy end d’une étonnante artificialité.
Pour autant, cela n’efface pas l’intérêt constant que l’on a pris face à un film certes lent, mais à l’atmosphère efficace, où le soin du détail si caractéristique de Dmytryk s’épanouit pour faire exister des personnages attachants dans un décor aussi charmant qu’authentique. Ce qui, ajouté à l’oubli généralisé dont ce film fait aujourd’hui l’objet, suffit à en faire une petite pépite qu’on découvre avec un plaisir non dissimulé…