Un peu de mal à saisir clairement la note d'intention de McLaglen quand il réalise cette adaptation tant il y mixe les styles sans en privilégier aucun. En résulte un film étrange, dans lequel le salopard en titre dézingue à peu près tous les bonhommes qu'il croise qui ne lui reviennent pas, le tout à la sauce Benny Hill, après avoir balancé la petite punchline qui va bien. George Kennedy a typiquement la gueule de l'emploi pour tenir le rôle, du coup quand il se veut sérieux en enfoiré intransigeant, ça le fait, mais quand il la joue rigolo pour désamorcer ce qu'il vient de faire, c'est un peu autre. Tout le film est un peu comme ça, on y rencontre des enfoirés et des âmes en peine, en pleines années 30 ricaines dépressives, un contexte prometteur qui malheureusement n'est pas vraiment exploité.
James Stewart se défend vaillamment avec un oeil en moins — un tournage pas très agréable si l'on en croit IMDB avec ce faux oeil de verre qu'il a du superposer à sa pupille cristalline habituellement si reconnaissable, un inconfort qui l'obligeait à ne tourner que par courte période —, accompagné d'un tout jeune Kurt Russel qui se demande ce qu'il fout là. Strother Martin complète la bande, lui aussi un peu paumé dans un rôle quelque peu dispensable.
Les trois larrons ne savent pas trop où aller, ni quoi faire si ce n'est échapper aux enfoirés qui en veulent après leur pognon.
McLaglen peine à tirer de ce pitch un déroulement passionnant. Sa mise en scène est pourtant généreuse, on sent qu'il veut en mettre plein la vue n'hésitant pas à tout faire sauter à grands coups de dynamite, du coup on se laisse porter, surtout dans la première partie, mais bien vite on se rend compte que tous ces petits voyages en trains de marchandise tournent à vide et on finit la péloche gentiment blasé.