Ce film est une pochade réussie sur trois pieds nickelés ayant purgé leur peines et harcelés par un capitaine de police et des tueurs, tous demeurés, à la solde d’un banquier rapace envers les pauvres, pendant la grande dépression des années 30.
Tout ce qu’ils veulent est ouvrir un magasin avec l’argent gagné en prison par l’un d'entre eux, joué par James Stewart, qui a donc un cheque de 25 000 dollars et un oeil de verre, qu’il enlève de temps en temps - l'oeil de verre est énorme et noir, son autre œil naturel est bleu.
C’est une stupéfiante composition de cette icône du cinema américain, peut-être un écho, ou une surenchère au fameux bandeau de borgne porté par son ami John Wayne dans Cent Dollars pour un Shérif - True Grit (Henry Hathaway, 1969), lequel remporta l'oscar deux ans plus tôt..
Strother Martin est son acolyte rêveur, toujours radieux à l’idée de leur commerce à venir (dans True Grit, il joue le commerçant qui renonce à marchander avec la jeune Kim Darby, dont la ténacité finit par l'effrayer). Ici, il joue un second rôle sympathique, ce qui nous plait bien car on l’a surtout vu dans des rôles de comparses psychopathes ou arriérés dans de nombreux westerns, notamment ceux de Peckinpah.
Kurt Russel est le cadet, il a tout juste 20 ans et il en parait 16.
George Kennedy a le rôle du méchant flic pervers, ce qu’il apprécie beaucoup, et il en rajoute sur les tares physiques, intellectuelles et morales du bonhomme.
Le réalisateur Andrew Victor McLaglen est d'une causticité sympathique, avec une ironie mordante envers le sud, les petites villes, les notables, les bigots et les matrones, et il montre une belle empathie pour les forçats, les prostituées, et les proscrits harcelés par la bourgeoisie. .
(Note de 2020 publiée en nov. 2024)