Magnifique, tant par la peinture des personnages, énigmatiques, sombres, silhouettes chargées de toute la culture russe pré-soviétique, que par celle des paysages : implacables.
La parabole de l'impossible retour du Christ, en filigranes (le père allongé comme tableau vivant du Christ de Mantegna, Abel et Cain et le sacrifice d'Abraham dans le livre illustré d'Histoire sainte feuilleté dans le grenier, etc) donne une profondeur tragique impressionnante. Le décalage entre l'atmosphère pesante du voyage et sa trace (les photos pleines de vie et de gaité qui déroulent à la fin) ajoute une émotion particulière.