A tous les cow-boys qui vont affronter Billy The Kid : merci d'avoir sur vous...(voir ci-après)

...merci d'avoir sur vous votre autorisation de prélèvement de dons d'organes !

1938 : C'est évidemment en noir et blanc, la VO que j'ai vue en "angliche", et ça fleure bon l'ambiance des cinoches d'avant-guerre où le cinéma était devenu parlant ! On s'imagine mal que les films aient pu être muets jadis, comme demain on se demandera comment on pouvait vivre sans smartphone...
Pourtant on était tellement plus heureux !
On dirait du reste que malgré un astucieux scénario, le réalisateur Joseph Kane (1894-1975) n'a
pas su tirer tout le parti des possibilités qu'offrait le scénario en faisant du "vite fait", comme au temps du muet, car les dialogues pourraient être inextistants qu'on comprendrait tout autant le sens de cette aventure.
Vite fait ? Cette année-là (1938) le réalisateur a dirigé pas moins de neuf films ! Et on renonce à compter l'ensemble de son oeuvre, tant comme réalisateur que monteur ou producteur...
L'astuce du scénariste Jack Natteford consiste ici à faire flinguer le vrai Billy the Kid (20 ans, 21 meurtres) par un shérif, puis de le ressusciter sous la forme d'un gentil garçon cherchant du boulot, et il va en trouver : il lui suffit d'être être le sosie de la terreur de l'ouest... Qui va évidemment plaire à une jolie oie blanche.
Le drame pour nous et nos oreillles chastes, c'est que le noouveau gentil Billy est aussi chanteur !
Et c'est ce qui va nous arriver de pire.
Un autre Billy the Kid lui avait été mis en images par le dessinateur de BD belges Morris dans Spirou, où il est opposé à Lucky Luke. Un ado boutonneux plus hilarant qu'angoissant, dont le "toc" est de piquer des bonbons dans le bocal de l'épicier du coin, et de le menacer de son colt s'il proteste.
Morris avait lui aussi utilisé ce stratagème en se rendant compte un peu tard qu'avec les Dalton, en les tuant, il avait aussi occis une excellente "poule aux oeufs d'or" servant de quatre faire-valoir aux possibilités multiples...
Comme les anciens Dalton avaient une réputation de cruauté qui n'était plus trop de mise dans les années soixante pour les albums destinés à la jeunesse, l'astuce avait été de faire renaître ces Dalton sous forme de leurs cousins, avec des prénoms différents, mais plus bêtes que méchants...
Les habituelles recherches sous forme d'affiches "Wanted" n'offraient d'ailleurs qu'une récompense minime en dollars pour leur capture, jusqu'à seulemment une oeuvre d'art en plâtre pour Averell dont le leitmotiv était "Quand est-ce qu'on mange ?"
Pour en revenir à ce "vieux" Billy the Kid, il est bien gentil mais quelconque pour un film.si ce n'était que le comédien chargé de l'incarner était outre sa centaine de films de cow-boys de série B d'être aussi chanteur ce qui fait que l'intrigue est sans arrêt polluée par une guitare et des braillements d'un autre âge. Sauf pour les amateurs de ces antédiluviennes ballades country des temps du far-west. C'est un bonheur que de pouvoir enregistrer les films au préalable pour pouvoir "moustacher" ces passages inintéressants...
Mais ça réduit encore le temps de projection qui n'est déjà que de 53 mn...
Nos aïeux étaient décidément bon public ! Avaient-ils le choix ?
Drive in MC le 30.01.2022