Au nom du frère
Sorti un an et demi après Le Brigand bien-aimé, Le Retour de Frank James en est la suite directe. La scène d'ouverture reprend d'ailleurs la scène finale du précédent, celle où Jesse James,...
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le 12 mai 2017
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Sorti un an et demi après Le Brigand bien-aimé, Le Retour de Frank James en est la suite directe. La scène d'ouverture reprend d'ailleurs la scène finale du précédent, celle où Jesse James, interprété par Tyrone Power, est lâchement abattu d'une balle dans le dos par Robert Ford. Fritz Lang, qui prend la place d'Henry King derrière la caméra, signe ici le premier de ses trois westerns, et de nombreux acteurs rempilent dans leurs rôles respectifs, à commencer par Henry Fonda dans celui de Frank James.
Caché sous une fausse identité dans une ferme du Missouri, où il est aidé par Pinkie, le fidèle employé noir de sa famille, et Clem, le fils d'un de ses anciens compagnons d'armes, Frank apprend la mort de son frère. Il décide après quelques tergiversations de se lancer à la poursuite des Ford, partis dans l'Ouest après avoir été scandaleusement amnistiés. Avant de partir, il cambriole le dépôt d'argent de la St. Louis Midland Railroad Company afin de subvenir à ses besoins. Accompagné par Clem, il retrouve la trace des assassins à Denver, où ceux-ci tiennent un spectacle mettant en scène - de manière très biaisée - la façon dont ils ont tué Jesse. Afin d'opérer tranquillement, Frank et Clem montent un stratagème grossier pour faire croire à la mort du premier. Eleanor Stone, jeune et naïve journaliste, mord à l'hameçon et relate la nouvelle dans le Denver Star. La supercherie est vite éventée par le détective George Runyan, employé de la compagnie des chemins de fer, qui manque de peu d'arrêter Frank et Clem. Après avoir réglé son compte à Charlie Ford, Frank se retrouve confronté à un dilemme : poursuivre Bob dans les montagnes, ou rentrer dans le Missouri pour tenter d'empêcher la pendaison de Pinkie, accusé de complicité dans le cambriolage...
On retrouve avec plaisir, dans cette suite enjouée et bien rythmée, quelques-uns des protagonistes du précédent : le vieil éditorialiste vindicatif de la gazette de Liberty et son employé, le détective et le patron de la compagnie des chemins de fer, les frères Ford, Pinkie et, donc, Frank James. Doté d'un beau Technicolor, Le Retour de Frank James offre une succession de scènes variées et filmées avec maîtrise, entre travaux dans les champs, cambriolage, poursuites à cheval et discussions de salon, sans oublier le très bon procès final qui tourne à un hilarant règlement de comptes entre Sudistes et Nordistes. Henry Fonda, élégant et droit dans ses bottes, incarne plus encore que Power dans le précédent un hors-la-loi honorable, chevaleresque et éminemment sympathique, tandis que Gene Tierney, dont c'est la première apparition à l'écran, se révèle déjà délicieuse à défaut d'être particulièrement à l'aise. Il ne faut enfin, pas plus que dans Le Brigand bien-aimé, s'attendre à une grande exactitude historique dans les événements narrés, mais l'humour assez présent tout au long du film suffit largement à faire passer la pilule. Ça donnerait presque envie de rejoindre la guérilla de Quantrill pour se venger de ces salauds de Nordistes !
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le 12 mai 2017
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