En quête d'un Cushing à me mettre sous la dent et faute de trouver le premier volet des aventures du Baron, c'est avec quelques réticences mais beaucoup d'envie que je me suis fais Le retour de Frankenstein.
Pourquoi ces réticences ? Parce que j'ai beau reconnaître beaucoup de talent à Fisher et avoir une grande admiration pour Cushing, je me méfie toujours un peu des films de la Hammer chez qui on trouve à boire et à manger.


De fait, ce deuxième opus est plutôt réussis et donne envie de se regarder le premier et les suivants.


Avec une histoire qui tient la route, Fisher nous réalise un bon divertissement qui n'est pas sans intérêt. Dans sa quête, Frankenstein est prêt à tout et ne compte pas laisser des éléments bêtement pratiques l'empêcher de concrétiser ses travaux.
Le progrès, la science, un avenir meilleur et doté d'une plus grande dose d'intelligence, tels sont les rêves de ce Frankenstein. Et autant dire que lorsque l'on rêve grand, il ne faut pas avoir peur de se salir un peu les mains. Le chantage, le kidnapping, le meurtre ne sont que des dommages collatéraux pour ce Frankenstein au génie démentiel et à l'esprit aussi brillant que déranger. Et quand ce genre de Frankenstein se dévoile sous les traits élégants et intransigeants de Peter Cushing, acteur au talent qui n'est plus à démontrer... Que demande le peuple ?
À vrai dire, la seule chose qui m'ait vraiment déranger est le côté pervers sexuel de l'homme. Car Frankenstein se prend peut être pour Dieu en faisant reculer les limites de la science et de la nature, il n'en est pas pour autant un violeur. Était ce pour montrer son côté monstrueux alors que son discours logique et rationnel tend à montrer qu'il est simplement un homme de science incompris ? La chose était inutile en soit et si l'acteur avait été autre que Cushing, elle eut été impardonnable (Mais à Cushing, je peux pardonner beaucoup. Partiale mais honnête). Cushing sauve la mise des scénaristes en rendant crédible cet aspect absurde du personnage et en lui donnant ce côté exigent et intransigeant face à ses volontés.


Ceci dit, ce détail mis à part, comme je l'ai dis plus haut, le scénario tient la route. Tenant ses acolytes par son odieux chantage, Frankenstein s'emploi à tout faire pour découvrir la dernière solution à ses problèmes scientifiques. Ses deux otages sont prit au piège et s'enfoncent de telle manière que leur présence est parfaitement justifiée et logique. Le chantage initial justifie bien l'assistance de Karl dans les cambriolages, puis son homicide presque involontaire scelle son destin. Sa fiancé quant à elle n'a pas non plus les mains très propre et les liens se resserrant autour des poignets de son cher et tendre l'entraine un peu plus vers le fond. Ce qu'on ne ferait pas par amour !
Le couple de jeunots se débrouille assez bien d'ailleurs en proies intelligentes mais incapable de fuir.
Quant à notre patient dont le cerveau est transplanté dans le corps de son "thérapeute", il est tout simplement génial. Tout en finesse et à vous tordre le coeur lorsqu'il réalise que si ses médecins ne l'ont pas tué, son ancien collègue l'a bel et bien anéantit.


Côté réalisation, sans surprise, Fisher nous sert un film à la mise en scène agréable qui n'a certes rien de transcendant mais permet au spectateur de trembler à chaque rebondissement. Tout cela dans des décors réalistes et simples sans jeux de lumière horrible ou exagérations de films d'horreur. Oui il y a du matériel scientifique, ou Frankenstein agit caché, mais Fisher, ses décorateurs et ingénieur lumière ne cèdent pas à la tentation d'empiler les tubes à essais dans des recoins sombres et glauques.


Le duo Fisher-Cushing fonctionne a merveille et permet de construire un bon film avec des seconds rôles doté de talent et une histoire bien ficelée. Malgré quelques maladresses, la mise en scène du réalisateur et le charisme de son acteur principal nous permettent d'oublier les petits défauts du film et de passer un bon moment.

Gaby_Aisthé
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le 12 oct. 2016

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