Après un premier épisode lent et mou de King Hu, Chang Cheh dynamite l’hirondelle d’or pour livrer un film nettement plus intéressant, pêchue et enthousiasmant. Un vrai film HK qui livre la marchandise et qui est une vraie réussite. La bonne nouvelle, c’est que Cheh ne se focalise plus sur l’hirondelle, personnage un peu fade, mais sur un chevalier (tout de blanc vêtu) qui a appris le kung fu avec elle et qui cherche à reprendre contact. Internet et Facebook n’existant pas, il ne voit rien de mieux que de tuer le plus de vilains possibles en se faisant passer pour l’hirondelle pour l’obliger à sortir de sa tanière et pouvoir lui conter fleurette. Mais il y a un os, la belle vient tout juste de rencontrer un autre preux chevalier (tout de noir vêtu celui-ci) qui en pince également pour notre volatile doré. Les deux vont donc se tirer la bourre jusqu’à la fin du film, en n’oubliant pas de décimer la totalité des clans de brigands de la région.
Je trouve que le film enterre largement celui de Hu, à tous les niveaux. Les combats, évidemment, sont bien plus nerveux et virtuoses. La mise en scène soignée, propose une bonne variété de cadrage et de plans (caméra à l’épaule, cadrage au plus près des combattants, plan éloignés, du dessus, …). Cheh a vraiment travaillé sa mise en scène et ça se ressent. Comme toujours le film n'est pas avare en hémoglobine et va même assez loin avec des personnages qui s'ouvrent le ventre (notamment un enfant dans une scène dramatique à souhait) et des giclées rouges vifs lors des affrontements.
Martialement parlant, les deux chevaliers tiennent la route et l’hirondelle prend même de l’épaisseur lors des combats qui ne sont plus fades et statiques comme dans le premier. Anoter un final époustouflant comme souvent dans les Cheh!
Un petit bémol sur l’histoire amoureuse, un brin surjouée et avec un petit côté feu de l’amour qui ne s’imposait pas vraiment. Mais on est définitivement devant un très bon Shaw Brother qui m’a laissé une très bonne impression.