J'ignorais que le zombie qui court avait déjà été envisagé dans un film des années 80. Pour moi, cette race fut découverte en 2000. J'ai toujours eu une préférence pour celui qui marche, car même si c'est moins logique, c'est nettement plus flippant de voir pareilles horreurs s'approcher lentement mais sûrement plutôt que dans la précipitation (même si ça fait bien flipper aussi). L'autre particularité des zombies dans ce film-ci, c'est qu'ils sont bel et bien impossible à tuer et là aussi Dan O'Bannon frappe juste : pourquoi un mangeur de cerveau mourrait quand on lui donne un coup à la tête : au vu de l'état de décomposition de certain, on doute fort que le cerveau soit suffisamment intact pour pouvoir être détruit pour de bon ! Je ne retourne pas ma veste pour autant : j'ai beaucoup d'amour pour le zombie de Romero, mais O'Bannon parvient à se démarquer du maître tout en conservant une grande part de respect.

Le scénario est assez surprenant. Surprenant dans la façon de structurer l'intrigue. Le film est en effet construit comme un blockbuster, avec plusieurs personnages montrés simultanément qui finiront par se rencontrer. C'est assez étonnant et ça permet à l'auteur de ne jamais tourner en rond. Malheureusement cette méthode fait en même temps défaut au rythme : en effet, à force de toujours changer de personnages (surtout que O'Bannon n'hésite pas à tuer ceux qui semblent destinés à être des héros), on finit par ne plus en trouve run qui soit le vrai personnage centrale. Vers la fin, le patron de l'entreprise semble correspondre avec plusieurs actes de bravoure à sa charge, mais c'est un peu tard. L'on notera enfin que les personnages ne sont pas tous des ado, qu'il y a même un plaisir à découvrir des quarantenaires patauger dans ce merdier ou mieux encore, voir un jeune punk en pleine remise en question de son attitude et de son look. Côté mises à mort et zombies, on est gâtés, y apas mal de très bonnes situations, notamment grâce à une bonne dose d'autodérision du genre.

Pour ce qui est de la mise en scène, on retiendra surtout les maquillages et effets spéciaux assez réussis même si on sent que le budget a dû limiter le nombre de créatures montrées. Le découpage est assez réussi, O'Bannon est pertinent dans ses choix de mouvements et d'angles, même s'il n'évite pas par moment quelques chutes de rythme dûes à des plans un poil trop long. Les acteurs sont convainquants et ont bien compris qu'il s'agissait avant tout d'une comédie. N'oublions pas non plus qu'une nana se ballade à poil durant les 3/4 du film (d'ailleurs il est regrettable que son visage maquillé à la fin ne soit pas plus montré).

Bref, "The return of the living dead" est une très bonne comédie horrifique même si le film souffre de quelques chutes de rythme ; le petit plus, c'est que O'Bannon nous présente la condition de vie du zombie, puisqu'il justifie cette faim pour les cerveaux etc.
Fatpooper
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le 24 oct. 2013

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