Une leçon de cinéma.

Ce film a une histoire très intéressante, mais je ne vous parlerais pas de son scénario, qui est une sorte de Dirty Harry à la Jackie Chan.
Ce dernier, voulant percer sur le sol américain, acceptait un peu ce qu'on lui demandait, compensant son anglais (très) limité par ses scènes d'action inédites à l'époque, mais déjà connues et plébiscitées par le public chinois.

Donc, Le retour du chinois a été réalisé par James Glickenhaus, dont le seul fait d'armes a été d'avoir réalisé The exterminator : jusque là, ça fait rêver ! Mais c'est un réalisateur qui n'a rien compris au style Jackie Chan, et l'a ramolli au possible avec ses combats qui semblent être au ralenti et assez brefs, du sang, des gros mots, et même des femmes nues. Horreur et consternation pour Jackie Chan qui a complètement repris le film pour sa diffusion à Hong Kong et l'a littéralement transformé : cette fois, les combats sont rapides, longs, l'humour propre à Jackie est là, notamment sa relation avec les femmes, et justement, plus personne n'est nue.

Il existe ainsi deux versions du film ; celle d'origine, tournée en anglais, qui dure 91 minutes, et la version remontée (et retournée en partie) par Jackie Chan, qui dure trois minutes de moins mais dont tout le monde est doublé en cantonais. Je rappelle que le film se déroule en partie à New York, donc avec des acteurs américains, et ça fait bizarre de les entendre parler en cantonais !
Pour parler du film en lui-même, c'est une histoire policière, se passant à New-York puis Hong Kong, sur un trafic de drogue que vont tenter de démêler Jackie Chan et son complice, joué par Danny Aiello.

Le combat final se passe entre Jackie Chan et Bill "Superfoot" Wallace, et la différence entre les deux montages est sidérant. La version H.K. est à ce titre excellente pour cette baston, avec l'utilisation de câbles, et on retrouve avec grand plaisir les fameux bruitages des films de Jackie Chan, chose qu'il n'y a pas dans la version américaine.

Le dvd français propose les deux montages, et c'est un plaisir coupable de découvrir les deux versions, on croirait qu'on ne voit pas le même film. Consterné par le résultat, Jackie Chan repartira faire carrière à Hong-Kong et tourner dans la même période un petit chef d’œuvre nommé Police Story...