Ce documentaire d’1h31 est centré sur le show qu’Elvis a enregistré pour NBC à l’été 68 mais il remonte à sa naissance à Tupelo dans le Mississippi. Il s’appuie sur des témoignages de valeur avec Priscilla Presley, Robbie Robertson, Billy Corgan, Baz Luhrmann et Springsteen lui-même qui nous explique qu’avec Elvis, « On pouvait ne pas suivre les règles. On pouvait désobéir ! ». Elvis a connu un succès fulgurant entre 1956 et 58, avant de partir faire son service militaire en Allemagne et de revenir pour entamer une carrière à Hollywood sous l’égide du Colonel Parker qui le considérait comme une simple marchandise et sur laquelle il était parfaitement lucide : « J’avais l’impression de tourner toujours le même film et seul le titre changeait ». Des films où il n’avait que des rôles stéréotypés (à peu d’exceptions près) et qui servaient avant tout à vendre des disques au mieux médiocres. Il faut voir la tête dépitée de Priscilla regardant les images d’Elvis en train de chanter «Old MacDonald had a farm » dans un de ses films, au milieu des poulets et des plumes ! Bon, toute cette 1ère partie n’est pas la plus intéressante car on la connaît bien et on a vu ces images de nombreuses fois (le Milton Berle Show de 56, celui avec Sinatra en 60 de retour d’Allemagne ou encore la soirée avec les Beatles en 65 où les Fab Four n'avaient pas eu grand chose à lui dire tellement ils étaient émus…).
NBC propose à Elvis de faire un show pour le remettre sur le devant de la scène, devant être diffusé à la fin de l’année. Le Colonel souhaite un show qui rappelle les films d’Elvis et sont donc inclues des saynètes largement ridicules et gênantes où Elvis chante en playback tout en faisant du karaté contre un méchant…On voit les différentes prises de ces scènes avec un Elvis se plantant, très tendu et même furieux de devoir se plier à cet exercice alors qu’il pensait avoir tournée la page des films de série. En coulisses, pour se détendre, il joue dans sa loge avec les musiciens et là…la magie renaît ! Les enregistrements dans les loges sont très touchants. Le réalisateur entendant ça souhaite transposer ce moment sur scène. Le Colonel s’y oppose fermement mais finit par céder et c’est bien entendu le meilleur moment de ce show. On y voit un Elvis entouré de ses vieux compagnons Scotty Moore et DJ Fontana, heureux et plein d’humour (chambrant même les films qu’il a tournés !) et puis cette voix unique, incroyable, un charisme intact dans un costume en cuir noir, quelle classe ! Il termine le show (et c’est la fin du documentaire aussi) avec « If I can dream », magique, une prestation vocale monstrueuse dans son costume intégralement blanc alors que le Colonel souhaitait un chant de Noël. Ce coup-ci, c’était Elvis qui s’y était opposé et avait choisi cette chanson, un chant d’espoir dans la période très troublée de la fin des sixties. Le show a connu un succès gigantesque (42% des Américains l’ont regardé lorsqu’il a été diffusé !!!) et la carrière d’Elvis en a été relancée.