Le Rêve italien par Cinemaniaque
J'ai découvert Michele Placido avec Romanzo Criminale, vaste fresque d'une poignée d'amis se brisant dans l'Italie de la mafia et des Brigades Rouges : un film sympa. Aussi, n'en sachant rien, je me suis rendu à la projection de son Il grande sogno.
Je ne parlerai pas de la polémique et des débats somme toute abscons sur la production de ce film (financé par Berlusconi... mais comme l'a dit Placido, comment faire autrement dans un pays où l'homme règne en maître absolu ?). Concentrons-nous plutôt sur ce film qui est une déception relative.
Tout commence un peu avant les événements de 68 (déjà là, j'ai senti l'oignon). Nous avons donc droit à cet éternel apologie de la jeunesse révolutionnaire et éprise de libertés, et bla bla bla... dans un premier temps. Ayant moi-même l'âge illustré dans ce genre de film, je me sens toujours un peu concerné mais me rend bien compte du caractère « déjà vu » de tout cela.
Et puis voilà que le film tend vers autre chose, dérive (c'est le mot) dans un méldorame houleux, où un triangle amoureux est marqué par l'impétuosité de la jeunesse et la trahison des uns envers les autres. Fin dès lors du « film historique » pour une romance elle aussi vue cent fois, qui m'a personnellement laissé de marbre malgré le charme évident de Jasmine Trinca.
Un drôle de film donc, pas déplaisant mais bien trop superficiel, avec des acteurs assez bons dans l'ensemble mais desservis par un scénario prévisible et une réalisation qui oscille trop souvent entre lyrisme et académisme, un comble pour un film sur les événements de 68.