Après un « Romanzo Criminale » du plus bel effet, il est peu dire que le retour de Michele Placido derrière la caméra était attendu, et c'est pourquoi ce « Rêve italien », surtout lorsque l'on connaît son sujet, était porteur d'espoir. Hélas, loin d'être un mauvais film, force est de reconnaître que celui-ci ne tient pas toutes ses promesses. Infiniment moins personnel que sa chronique « gangsterienne » et souffrant surtout d'un cruel manque de rythme à plusieurs reprises, « Le Rêve italien » s'apparente plus au final à un plaidoyer humaniste qu'à une grande leçon de cinéma. On en vient même à être abasourdi devant quelques lourdeurs de style particulièrement incroyables (l'affrontement entre les forces de police et les étudiants tournés intégralement au ralenti) et une émotion que l'on aurait aimé nettement plus présente. Néanmoins, tout est loin d'être à jeter dans le film, et il serait vraiment injuste de ne retenir que les aspects négatifs du film. On peut en effet saluer notamment la volonté de Placido à nous raconter tout de même une histoire digne de ce nom, mais surtout des personnages pour une fois très loin d'être sacrifiés et offrant au contraire une assez belle intensité dramatique au film, certes loin du bouleversement que l'on était donc en droit d'attendre mais toutefois suffisante pour nous intéresser un minimum aux différents enjeux jusqu'au bout, les différents acteurs s'avérant tous à la hauteur (Riccardo Scamarcio et la belle Jasmine Trinca en tête.) Au final on se retrouve donc partagé entre l'impression d'avoir tout de même vu un film des plus honorables (notamment sur le fond), mais aussi la déception tant Michele Placido avait su placer la barre haute quelques années auparavant, trop haute à n'en pas douter...