Bien que ce film ait été produit par la Republic Pictures, un studio très pauvre, et qu'il reste secondaire dans la carrière de John Wayne, ce dernier en a toujours gardé un attachement particulier.


Tout d'abord, la société ennemie du bateau contrôlé par Wayne s'appelle Batjak. C'est à partir de ce nom-là que le Duke va appeler sa compagnie de films Batjac. Ensuite, il a l'occasion de tourner avec une actrice qu'il a déjà rencontrée dans L'Ange et le Mauvais Garçon, un an plus tôt, qui est Gail Russell.
Jeune femme d'une grande beauté (elle est morte très tôt à la suite de ses penchants pour l'alcoo), elle commençait déjà à se détourner de Hollywood à cette époque. John Wayne possédant un peu de pouvoir, va presque l'obliger à tourner ce film, où elle se révèle formidable C'est d'ailleurs en compagnie de cette actrice que j'y vois pour l'une des seules fois un personnage de Wayne follement romantique, presque fleur bleue, aspect de sa personnalité qu'on ne verra que trop peu dans la suite de sa carrière. Rien que la caractérisation des personnages joués par ces deux acteurs rendent le film intéressant, en plus du grand méchant joué par Luther Adler.
Pour l'anecdote, une fois qu'il a eu sa maison de production, John Wayne emploiera Gail Russell dans le formidable Sept hommes à abattre, et la sauver une nouvelle fois de son exil hollywoodien.


Pour le reste, Le réveil de la sorcière rouge, contrairement à ce que le titre laisserait croire, n'a rien de fantastique. La sorcière rouge est un bateau ayant coulé sept ans plus tôt, laissant un énorme gisement d'or dans les eaux, et dont divers hommes sont chargés d'en récupérer le contenu, défendu par une pieuvre.


Republic Pictures oblige, le film ne brille pas par les moyens débauchés, et on se doute bien que le réalisateur a dû ruser pour faire croire à quelque chose d'exotique. On voit bien que la pieuvre est une maquette, que bien souvent les décors tropicaux ne sont que des projections, avec pour seuls éléments extérieurs deux-trois palmiers, que les colonisés sont plus montrés comme des nègres que de Noirs bien civilisés, mais Le réveil de la sorcière rouge a le charme de ces films d'aventures rétro.

Boubakar
6
Écrit par

Créée

le 23 mars 2016

Critique lue 720 fois

8 j'aime

4 commentaires

Boubakar

Écrit par

Critique lue 720 fois

8
4

D'autres avis sur Le Réveil de la sorcière rouge

Le Réveil de la sorcière rouge
Boubakar
6

Batjak.

Bien que ce film ait été produit par la Republic Pictures, un studio très pauvre, et qu'il reste secondaire dans la carrière de John Wayne, ce dernier en a toujours gardé un attachement...

le 23 mars 2016

8 j'aime

4

Le Réveil de la sorcière rouge
Selenie
6

Critique de Le Réveil de la sorcière rouge par Selenie

Le film joue surtout sur la carte de l'exotisme et de l'aventure coloniale avec ce côté suranné qui ajoute aux charmes de l'ensemble. L'histoire se déroule entre deux mondes, la piraterie qui se...

le 21 nov. 2017

4 j'aime

Le Réveil de la sorcière rouge
Nataba
6

Critique de Le Réveil de la sorcière rouge par Nataba

Un film avec les ingrédients du genre : coups de poing, amour sublimé, exotisme.John Wayne est touchant en amoureux désespéré. La fin dans les fonds marins est assez bien vue.Mais la réalisation est...

le 30 nov. 2024

Du même critique

Massacre à la tronçonneuse
Boubakar
3

On tronçonne tout...

(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...

le 18 févr. 2022

44 j'aime

Total recall
Boubakar
7

Arnold Strong.

Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...

le 11 nov. 2012

44 j'aime

3

Dragon Ball Z : Battle of Gods
Boubakar
3

God save Goku.

Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...

le 15 sept. 2013

42 j'aime

9