Sceptique.
Ne pas croire au Diable ne vous protège pas de lui... S'inspirant (et non basé sur l’histoire vraie de...) en partie d'une histoire vraie avec le livre, reportage de Matt Baglio, Le Rite : La...
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le 2 sept. 2017
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L’image de The Rite est d’une laideur démoniaque qui ne pourrait à la rigueur se justifier que dans les scènes de possession et d’exorcisme, scènes plutôt réussies puisque dépouillées des lourdeurs scénaristiques : les prêtres et la personne possédée sont réunis dans une pièce sombre, la musique monte à mesure que s’exprime le Diable et que se convulse le corps avec une précision quasi chirurgicale, assez proche en ce sens du cadre mortuaire dans lequel est contraint d’évoluer le jeune Michael Kovak. Pour le reste, un cadrage approximatif se heurte à une volonté d’esthétiser les lieux sacrés, engendrant une mixture sans forme véritable ou plutôt sans cohérence artistique. Et si l’image est laide, l’acteur principal est bien pâle : dépourvu de charisme, il se traîne d’un lieu à l’autre entre deux flashs qui le raccordent à un traumatisme passé. Or, ces maux ne prennent jamais la consistance nécessaire à l’empathie ou à la compréhension, et nous autres spectateurs suivons l’apprenti-prêtre dans ses courses contre le Malin avec une certaine indifférence.
Fort heureusement, il se confronte à un acteur lui confirmé et ici parfait dans son rôle : il s’agit d’Anthony Hopkins qui retrouve une froideur à la Hannibal Lecter, amplifiée par l’âge et le caractère sacré de sa mission. Le voir fixer du regard une jeune fille dans un parc avant de la frapper violemment glace le sang, de la même manière que ses silences et ses poses font planer une menace d’un ordre presque métaphysique. Hopkins habite le film comme le Diable l’esprit des tourmentés, et c’est tant mieux pour nous. Notons également la qualité de la partition signée Alex Heffes, dont la clausule laisse entendre ce qui deviendra quelques mois plus tard l’un des thèmes de Maléfique (signé cette fois James Newton Howard).
Pas de quoi bouder ce Rite, mais pas de quoi s’extasier non plus. Manque une véritable vision de la possession et de la foi, manque une recherche esthétique qui seule aurait permis au film de se démarquer du tout-venant d’un genre riche en productions insipides et racoleuses.
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le 10 févr. 2020
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